Revue de presse au 07/12/2020

Répression

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🔴 RETOUR EN IMAGES SUR LE 5 DÉCEMBRE À PARIS

Résumé en vidéo de la journée de riposte populaire contre la « loi de sécurité globale » et l’Etat policier qui s’installe.

➡️ Un cortège à perte de vue de plusieurs dizaines de milliers de personnes au moins, alors que les autorités, sans aucune honte, n’en annoncent que 5000.

➡️ Un dispositif policier agressif, du gaz dès le départ, des grenades explosives dans une foule compacte, des charges y compris sur le carré syndical

➡️ Des barricades, des feux, et beaucoup de confrontations : la police repoussée à plusieurs reprises

➡️ Une répression très violente Place de la République, avec un moins un blessé grave à la tête et une main partiellement arrachée. Plusieurs journalistes blessés.

➡️ C’est le gouvernement qui fixe le niveau de violence, jamais les contestataires, quelle que soit leur radicalité. C’est le gouvernement qui tente d’étouffer la grande vague populaire pour les libertés.

🎥 Julien Moreau, Louis Witter, Charles Baudry, Simon Louvet, Yazi Bouziar, Jonathan Moadab

VIDÉO


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Photo de Serge D’Ignazio

Encore un excellent reportage de Adrien AdcaZz pour QG. Heureusement que de vrais journalistes et reporters comme lui restent sur le terrain des manifestations.

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🔴 MACRON « ATTAQUÉ PAR DES FOUS »

Dans une interview interminable (+ de 2 heures), #Macron a une nouvelle fois tenté d’endormir tout le monde, parlant beaucoup pour ne rien annoncer, dans une politesse médiatique totalement en décalage avec l’autoritarisme d’État qu’il déploie en réalité.

Pour désigner les critiques à son encontre, il a expliqué « être attaqué par des fous, des ensauvagés », répété qu’« on devient tous fous », « qu’il y a une incompréhension », un risque d’« effondrement mental » et « qu’il n’a pas de leçons à recevoir ».

Sur les #ViolencesPolicières, l’argument des « procédures en cours » a maintes fois été égrené, contre l’évidence des images. Sur l’évacuation des migrants Place de la République, il a trouvé une justification simple, « ce n’est pas normal qu’il y ait des tentes dans la rue en France », sans rien proposer en termes d’hébergement.

Revenant sur ses précédentes paroles, il a finalement lâché qu’« il y a des violences policières ». Versant dans la #fakenews, il s’est justifié en précisant que « ce n’est pas une police à l’américaine, avec des dizaines de morts sur les manifs ». Il a également prétexté vivre dans un pays « où des gens chargent les policiers en voiture », alors que c’est justement le faux prétexte utilisé par la BAC dans l’arrestation qui a tué #OlivioGomes, ainsi que dans l’affaire #Mediapart révélée la semaine dernière.

Les seules mesures annoncées sur ce point sont ridicules. D’abord un « grand sondage » qui rappelle beaucoup le « grand débat » des #GiletsJaunes, puis une « plateforme d’écoute » qui n’est en fait qu’un énième numéro vert. Dans une sorte de pied de nez, il a osé un « on va s’inspirer de ce qu’on a fait sur les violences faites aux femmes » (c’est-à-dire ne rien faire).

Lorsque le sujet des violences faites aux femmes est revenu, en fin d’interview, Macron a justifié la hausse de celles-ci en expliquant qu’« on les enregistre mieux », retournant également la faute sur les premières concernées dans un long refrain sur l’« auto-censure », se contentant d’annoncer qu’il allait « renforcer le travail avec les associations ».

Sur le #séparatisme et l’#islamophobie, la méthode Coué reste aussi sa préférée : « La France n’a pas de problèmes avec l’islam ». Selon lui, « les journalistes diffusent des informations faussées, ce sont des quasis militants que les médias internationaux diffusent ». S’adressant aux descendants d’immigrés, il leur a simplement demandé de fermer les yeux et de se construire comme l’entend l’État : « On a une génération qui reparle de décolonisation, qui se revoile. Parce que la république française n’a pas su dire « tu es nous » ».

Les jeunes précarisés par la crise du #covid19 auront également droit à leur numéro vert (via la plateforme « un jeune, une solution »), à une énième réforme de l’apprentissage et « sans doute » à une revalorisation des bourses. Mais surtout pas à l’élargissement du RSA pour les 18-25 ans, dont il n’est « pas fan ». Ici encore, Macron s’est distingué par une insultante ironie : « Quand on est jeune, on a toujours de grands doutes existentiels ».

Pour finir, s’adressant à Rémy Buisine qui venait de rappeler les #MarchesDesLibertés prévues le lendemain, Macron a joué le daron-collabo : « Soyez prudent, ne soyez pas violent, traquez toutes celles et ceux qui seront violents ».

Si Macron voulait chauffer tout le monde, c’est chose faite.

#StopLoiSécuritéGlobale

#StopLoiSéparatisme


🛑 APPEL AU MEURTRE !! 🛑

De plus en plus grave. Une page d’une association de policiers a publié aujourd’hui un post qui appel clairement à ouvrir le feu sur les manifestants et de ne plus les épargner ! La publication va sûrement bientôt être supprimée mais voici un Screen. Et quelques commentaires du post également disponibles dans nos commentaires.

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Débectant :

😡 DE TÉMOIN À COUPABLE 😡
🚔 EMBARQUÉE PARCE QU’ELLE REFUSE DE TÉMOIGNER CONTRE UN MANIFESTANT 🚔

MISE À JOUR : on apprend par la préfecture d’Occitanie que la jeune femme interpellée fait maintenant l’objet de poursuites judiciaires…
Les policiers l’accuseraient d’avoir porté des coups lors de son contrôle et de rebellion.

🛑 Le 21 novembre à Toulouse, en marge d’une manifestation, la BAC procède à l’interpellation musclée d’un homme qu’elle soupçonne de jet de projectile

🛑 Une passante qui assiste à l’interpellation est désignée comme témoin des faits par un policier qui tente de la forcer à témoigner contre l’homme arrêté

🛑 Face à son refus, les policiers emmènent la femme paniquée hors de portée des caméras et font pression malgré ses cris qui disent clairement qu’elle veut juste rentrer chez elle…

🛑 Deux voisins qui tentent de filmer depuis leur appartement sont gazés et enfermés de force par des policiers qui ferment puis bloquent leur volet

🛑 La personne qui filme se fait bloquer et repousser régulièrement par deux policiers qui tentent de la faire reculer à plusieurs reprises

VIDÉO


🔴 Vidéo d’un bizutage au commissariat du 19ème arrondissement à Paris.

Un nouveau policier, noir, est attaché au grillage puis recouvert de farine ! Pour rappel le bizutage est puni de 6 mois de Prison et 7 500 euros d’amende. On rappelle que ce commissariat est déjà « connu » pour de nombreux actes de violences et de racisme (article en commentaire).

VIDÉO



LA GROSSE BAVURE QUE LA PRÉFECTURE DE POLICE DE PARIS A VOULU CACHER

« Dans l’esprit du procureur de la République de Paris, le fait qu’il ait reculé et qu’il ait touché la voiture de police était considéré comme le délit de violence volontaire avec arme par destination. Il encourait pour cela une peine de 5 ans de prison. Et donc, on a eu le procès de Paul il y a un mois, heureusement il a été relaxé. Mais à ce procès, les policiers ont demandé, des dommages et intérêts parce qu’ils ont dit qu’ils avaient eu mal au cervicales lorsque Paul en reculant a touché leur voiture. Mais on est dans un monde de fou, c’est-à-dire qu’on est dans une situation où les auteurs des violences et l’auteur du tir viennent demander de l’argent à leur victime. »

VIDÉO


La Vérité Censurée

📢 🔴 🇨🇵 « Je ne me suis pas battu, je me suis fait agresser (…) Ma plainte a été classée sans suite »

Lamine, médiateur à Sevran, nous raconte son histoire sur le plateau de #BalanceTonPost.

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🛑 8 MOIS DE PRISON FERME POUR UN MEMBRE DU COLLECTIF «DÉSARMONS-LES» !

Depuis des années, le collectif Désarmons les mène un travail précieux de documentation, de recensement et de partage de savoir autour des violences policières et des armes du maintien de l’ordre. Désarmons-les est intervenu plusieurs fois à Nantes, et a toujours apporté son soutien aux blessés dans notre ville. L’un de ses membres, Ian, qui avait été violenté et arrêté lors d’une manifestation à Montpellier, vient de prendre une lourde peine de prison ferme pour l’exemple ! Nous appelons à soutenir Ian et partageons le communiqué de Désarmons-les :

« Communiqué suite à la condamnation d’un membre de Désarmons-les !

Le jeudi 3 décembre au tribunal de Montpellier, ian, membre de Désarmons-les, se faisait juger sur la base d’un faux en écriture publique réalisé par un agent des Compagnies départementales d’intervention, Jean-Charles Notolan. Ce dernier, après avoir maltraité une observatrice de la LDH au cours de la manifestation du 28 septembre 2019 [1], en lui assénant des coups répétés de bouclier (affaire faisant l’objet d’une plainte IGPN de la part de ladite observatrice), s’était plaint de violences imaginaires de la part de ian, mais aussi d’outrage (il faut bien arrondir sa paie), avant que ses collègues n’ajoutent un délit de groupement en vue de commettre des violences, prétextant la présence dans sa sacoche d’un résidu de grenade lacrymogène percutée [2]

Le déroulé des faits avait été publié ici : https://desarmons.net/…/ianb-membre-de-desarmons-les…/

Une affaire somme toute banale qui ne laissait pas présager un coup de massue comme celui qui est tombé sur la tête de ian en fin d’audience : 8 mois de prison ferme et 600 euros au titre des dommages et intérêts !

L’audience s’est avérée être une farce, dans laquelle le procureur Lionel Sabater Bono, la juge Gisèle Bresdin et l’avocat du policier Panis Guilhem se sont livrés à des simagrées digne d’un tartuffe. Dans leurs certitudes bourgeoises, le policier est couvert d’un blanc-seing qui l’absout par avance de tout mensonge et de toute violence sous prétexte qu’il a prêté serment (la réalité des abus et violences dénoncée à corps et à cris par l’ensemble de la société leur est indifférente) : malgré les évidences criantes, leur prisme d’analyse totalement binaire et manichéen les amène à considérer toute personne critique envers l’action des forces de l’ordre comme un parasite à écraser sous sa botte, à réduire au silence. Et c’est ainsi que ian a été traité tout au long de l’audience, avec un violent mépris, sans retenue.

Dans une ambiance d’abattage caractéristique des audiences de comparution immédiate, ian s’est d’abord vu reprocher les deux renvois antérieurs de l’affaire, alors que la justice, débordée en raison du zèle agressif de la police, n’avait pas su trouver elle-même le temps de le juger lors de la précédente audience. Ian devenait soudainement responsable de leur propre incurie, alors même qu’il aurait préféré être jugé lors de la précédente audience, renvoyée à 20h30 après un après-midi d’attente.

La juge Bresdin a eu son moment d’éructation primitive, vociférant à qui voulait bien l’écouter que ian avait déployé ce 28 septembre une “violence inouïe contre les policiers”. Brandissant les captures d’écran d’enregistrements de vidéosurveillance que la cour a étrangement refusé de visionner, elle s’est mise à annoner “Votre visage est déformé ! Regardez là, et là, votre visage est déformé !” tandis que ian tentait de l’interrompre en lui enjoignant de se calmer et pour lui rappeler que la capture d’écran d’un visage ne pouvait être extraite comme ça de son contexte et ne caractérisait pas des violences. Inutile, car la raison n’était à l’évidence pas au rendez-vous.

Le procureur Lionel Sabater Bono, d’une médiocrité rhétorique assourdissante, s’est ensuite empêtré dans un réquisitoire honteux, présentant ian comme un complice du terrorisme, du fait qu’il prenait l’initiative de réagir aux injustices au lieu de laisser faire la police : “Si Mohammed Merah se faisait interpeller par la police, vous le sauveriez aussi ?” (SIC). Dans son argumentaire scabreux, il s’est également retrouvé involontairement à comparer les policiers avec des chiens enragés : “Si des chiens attrapaient quelqu’un par les crocs, vous iriez vous jeter dans leurs griffes pour le libérer ?” Au delà de l’ineptie de la question, le pire est sans doute que la réponse normale devrait être “oui”. Au vu du pâle personnage, on se doute qu’il fait plutôt partie de ceux qui laissent faire les pires injustices. Et si l’on devait ici énumérer les autres imbécilités prononcées par ce serviteur de la police (comme il l’a bien dit lui-même en introduction de sa prise de parole), ce texte ne trouverait sans doute pas de fin. Au final, il a requis 5 mois de prison ferme comme on commande une glace à la vanille au kiosque voisin. Ces gens là détruisent des vies avec une facilité déconcertante.

L’avocat du policier Panis Guilhem ne fut pas en reste, déblatérant sans conviction le discours coutumier d’un avocat de policier : la pression, la fatigue, le terrorisme, les méchants gilets jaunes, le malaise, blablabla. Il s’est même pris à inventer la présence de “gants de protection et de tout un attirail” dans la sacoche de ian, avant d’être contredis dans la foulée (NB : ce qui n’est pas dans la fouille n’existe pas, il ne faut pas l’inventer). Pour défendre son menteur de client (l’argent n’a pas d’odeur), le mauvais avocat a donc menti lui aussi (c’est si facile quand on est du côté du pouvoir) et s’est contenté de demander la peine la plus sévère pour ian, qui avait commis à n’en pas douter les pires des méfaits.

Il est inutile d’énumérer toutes les élucubrations prononcées lors de cette audience, tant l’indécence des acteurs de cette mascarade est caractérisée. La connivence entre les un-es et les autres sautait aux yeux. Tous les acteur-ices contre laquelle Ian se bat y étaient réuni-es : une police violente, mensongère, faisant régner la terreur au nom de lois iniques, et une institution judiciaire et ses valets, dont les verdicts dépendent de l’humeur d’un-e procureur-e « au service » et d’un-e juge partiale du fait de sa position sociale, prompt à envoyer en prison tout-es celles et ceux qui sont traîné-es devant ell/eux. Ce qu’on retient, c’est que le déroulement d’une telle audience témoigne de la manière dont se passent la plupart des procès au pénal. On sait pourquoi les prisons sont saturées…

En définitive, Ian a été condamné à 8 mois de prison ferme pour une paume de main sur un bouclier, un outrage non caractérisé (“putes à Macron”), un cadavre de grenade lacrymogène emballée dans un sac en papier et un refus de prélèvement ADN. Notolan, lui, reçoit 600 euros au passage pour payer des cadeaux de Noël à ses enfants… Gosses de menteur ! [3]

Pour ses proches et ami-es il est une évidence, au vu des faits et des poursuite engagées, que Ian subit un acharnement policier et judiciaire lié à son combat politique, contre les violences d’Etat, à son soutien aux familles de victimes de crimes policiers, aux mutilé-es, aux blessé-es et aux victimes de violences judiciaires; ainsi qu’à son implication tant au niveau local que national, et international. Ce n’est en effet pas la première affaire au cours de laquelle ian est poursuivi sur la base de procès verbaux mensongers établis par des policiers et d’accusations affabulatoires de violences. Dans ce dossier, les mentions au TAJ et l’identité politique de ian sont encore une fois venues donner à l’affaire une couleur politique, transformant une affaire anodine en procès politique.

Ian a 10 jours pour interjeter l’appel, avec le risque que les institutions judiciaires engorgées de Montpellier sanctionnent cet appel d’une peine plus lourde encore. Justice expéditive, sur-judiciarisation et frénésie policière s’associent dans une fuite en avant, une politique de la “tolérance zéro” qui conduit à la construction de nouvelles prisons, un machine à enfermer, briser des vies pour préserver aveuglément et autoritairement une “tranquillité publique”. La tranquillité au prix des libertés, on a compris le message : l’Etat policier et judiciaire avance à pas de géants avec des politiciens, des juges, des procureurs, des cadres de police qui n’ont pas de yeux, pas d’oreilles, mais une grande bouche qui vocifère et légifère frénétiquement derrière ses murailles barbelées, bardées de caméras et gardées par une horde policière aux abois, débridée et incitée à mordre sans retenue. Présomption de culpabilité, délit d’intention, justice expéditive, préventive et punitive, partialité politique des magistrats, droits de la défense piétinés, procès inéquitables, le système judiciaire, encouragé par une politique revancharde, anxiogène et xénophobe, montre chaque jour davantage le masque grimaçant d’une grande imposture.

Il est toujours temps de réagir.

Le collectif Désarmons-les !

NOTES :

[1] Les observateur-ices de la LDH de Montpellier subissent eux-mêmes un harcèlement policier dans leur travail : https://lepoing.net/ligue-des-droits-de-lhomme-de…/

[2] Le collectif Désarmons-les collecte notoirement des restes de grenades pour ses travaux d’information sur les armements du maintien de l’ordre.

[3] A ce sujet, lire l’article ancien mais plus que d’actualité à propos du business juteux des outrages et rebellions pour des flics et leurs avocats : https://paris-luttes.info/outrage-et-rebellion-un-bon…

Source : https://desarmons.net/…/communique-suite-a-la…/


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Quand la Préfecture de police demande à des médias indépendants d’être auxiliaires de police ! Ils n’ont vraiment honte de rien.

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🔴 NOUVEAUX DÉCRETS : LE GOUVERNEMENT AUGMENTE ENCORE SES CAPACITÉS DE FICHAGES

– Opinions personnelles, pseudonymes ou données de santé des personnes «susceptibles de porter atteinte aux institutions» –

Au Journal Officiel du vendredi 4 décembre 2020, dans l’indifférence générale, trois décrets du ministère de l’Intérieur ont été publiés. Trois décrets imposés sans débat, qui aggravent considérablement les capacités de fichage de la population, et en particulier des opposants, par la police .

Sont concernés par ces décrets des fichiers déjà existants : le « fichier de prévention des atteintes à la sécurité publique (PASP) », le fichier « Enquêtes administratives liées à la sécurité publique (EASP) », et celui relatif à la « Gestion de l’information et prévention des atteintes à la sécurité publique (GIPASP) ». Ces bases de données, inconnues du grand public, ont un champ beaucoup plus vaste que le « terrorisme » ou la « radicalisation » puisqu’elles contenaient, en 2017, 43 500 personnes dans le PASP et 40 500 au GIPASP. Et le fichage a drastiquement augmenté ces dernières années sur fond de fuite en avant autoritaire : ce sont donc des dizaines de milliers de personnes (et leurs proches) qui sont concernées.

En clair, l’objectif du gouvernement est de muscler les fichiers du renseignement territorial et les enquêtes administratives. Ce fichage doit permettre aux forces de l’ordre de « surveiller toute personne présentant une menace à l’ordre public – y compris évidemment les opposants politiques, les Gilets Jaunes, les écologistes … Peuvent accéder à ces données les agents des services, tout policier ou gendarme, et les procureurs, les agents pénitentiaires … Parmi les multiples nouveautés, ces services pourront recueillir des informations sur l’opinion des personnes surveillées, leurs pseudonymes sur les réseaux sociaux, des données de santé, le tout pour des finalités élargies qui dépassent largement la sécurité publique.

Comme dans tout Régime totalitaire, ce fichage s’exerce non pas sur des actes mais sur des intentions. Il est écrit que cela concerne « toutes les personnes qui « PEUVENT » porter atteinte à la sécurité publique » ou « sont « SUSCEPTIBLES » de porter atteinte à aux institutions de la République » . Tout opposant potentiel donc.

L’article R.236-11 du code de la sécurité intérieure est modifié, pour remplacer « des ACTIVITÉS politiques, philosophique, religieuses où syndicales » par des OPINIONS politiques, des convictions philosophiques, religieuses ou une appartenance syndicale. Le tout au nom de la « prévention des atteintes à la sécurité publique ».

En bref, les services pourront recueillir des informations sur l’opinion des personnes surveillées, leurs pseudonymes, des données de santé, sans enjeu de sécurité publique. indique le média Next Impact. Ces décrets, couplés à la « loi de sécurité globale » et à la « loi sur le séparatisme » sont en train de faire basculer la France dans une dictature légale, en gestation depuis plusieurs années.

Une source : https://www.nextinpact.com/…/linterieur-muscle…


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⚫ EXILÉS : LA RÉPUBLIQUE À LA LISIÈRE DU FASCISME

Tentes vidées de leurs occupants comme s’il s’agissait de bétail, coups, insultes, grenades, vol massif de tentes, et errance sans solution.

Tout cela s’est passé hier, 23 novembre, en plein Paris, Place de la République. Dans la nuit glaciale, l’Etat français a envoyé la police terroriser des centaines d’exilés qui dorment dans la rue et qui se sont rassemblés sur la Place pour donner à voir leur situation insoutenable. La réponse de la police : voler leurs tentes, bien maigres protections face au froid, et frapper. C’est aujourd’hui le sort au quotidien de milliers de personnes sans papiers en France.

Cette expulsion inhumaine s’est accompagnée de violences et d’humiliations jusqu’à 1H du matin, y compris contre les journalistes et des élus. Au terme d’une soirée terrible, les exilés, hommes, femmes, enfants, erraient autour d’Aubervilliers, en banlieue parisienne, toujours suivis par des dizaines de policiers. Le journaliste Rémy Buisine, habitué des situations tendues, écrit sur twitter : « En 5 ans de journalisme, c’est probablement l’une des soirées les plus difficiles émotionnellement. Pas pour moi,mais pour eux. La situation des réfugiés a Paris est horrible, la gestion de la situation est tellement inhumaine ce soir. Choquant. »

La République française est à la lisière du fascisme. Macron, c’est Le Pen, mais sans les contre-pouvoirs.

🎥 Remy Buisine, Shahzad Abdul, Clément Lanot, Xenia Sputnik


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https://twitter.com/davidperrotin/status/1331872160445587460?fbclid=IwAR1tP2EwiOK8nB80KH9BJ93jfQ5fOLoQT-yuD_CzAt8LMAjbbbm6AdZ-VM8




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S’il fallait une preuve de la considération qu’a le gouvernement envers la population, elle serait sans doute dans cette nouvelle annonce de réécriture de l’article 24.

L’ampleur du mépris et l’absence de considération sont tels qu’ils ont manœuvré à visage découvert et manié de manière transparente la grotesque stratégie de l’arbre cachant la forêt.
Le gouvernement nous trouve t-il à ce point stupide ?

▶️ L’ARTICLE 25 DE LA LOI SUR LES PRINCIPES RÉPUBLICAINS

Si l’article 24 de la loi securité globale va être de nouveau réécrit, celui-ci ne disparaît pas. Il existe toujours, quasiment mot pour mot dans l’article 25 de la loi sur les principes républicains (anciennement séparatisme).

Article 24 – loi securité globale :

« Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police. »

Article 25 – Loi principes républicains :

« Le fait de révéler, diffuser ou transmettre, par quelque moyen que ce soit, des informations relatives à la vie privée, familiale ou professionnelle, d’une personne, permettant de l’identifier ou de la localiser, dans le but de l’exposer, elle ou les membres de sa famille, à un risque immédiat d’atteinte à la vie ou à l’intégrité physique ou psychique, ou aux biens, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende. » La peine est aggravée lorsque la personne visée est dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public à 5 ans d’emprisonnement. »

Les deux articles de ces deux projets de loi sont donc extrêmement similaires et alors que l’article 24 est suspendu et en cours de réécriture, le gouvernement cherche déjà à rendre l’article 25 de la loi sur les principes républicains, identique à l’article 24, en y intégrant tout simplement ses dispositions.

Selon Europe 1 : « Alors que la majorité a définitivement reculé sur le très controversé article 24 de la loi Sécurité globale, le gouvernement planche sur une autre solution pour assurer la protection des forces de l’ordre sans fâcher les journalistes : l’inclure dans l’article 25 de… la loi sur les séparatismes »

▶️ LES ARTICLES 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32 DE LA LOI SECURITÉ GLOBALE.

Cela pourrait faire sourire si ce n’était pas grave, mais l’intégralité des articles de cette loi font ensemble vaciller le pays dans l’état policier que le pouvoir a toujours voulu. L’ensemble des articles donne plein pouvoir aux forces de l’ordre.
Création d’une nouvelle police à Paris, développement des pouvoirs des polices municipales et des polices privées. Augmentation des pouvoirs de l’ensemble des polices sur la chaîne judiciaire, sur le contrôle des caméras de surveillance.
Développement de la surveillance de masse, des drones, de la reconnaissance faciale. Possibilité pour les policiers hors service de se balader dans des lieux publics avec leurs armes de services.

▶️ L’ÉTAT LE PLUS POLICIER D’EUROPE

En additionnant les 30 000 policiers municipaux aux 150 000 fonctionnaires de la police nationale et aux 170 000 employés des sociétés privées de sécurité, l’Etat disposerait d’environ 350 000 membres des forces de maintien de l’ordre et de sécurité intérieure, sans compter les 99 000 membres de la gendarmerie nationale.
Grâce à la loi « sécurité globale », l’Etat aurait ainsi à sa disposition au quotidien pas loin d’un demi million d’agents de sécurité, soit un agent de l’ordre pour 150 habitant.e.s. La France deviendrait, de loin, le pays le plus sécuritaire et policier d’Europe.

C’est bien l’ensemble de cette loi ainsi que la loi sur les principes républicains qui doivent finir dans les abysses de l’histoire.


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“Deuxième remar­que concer­nant l’exposé des motifs. On n’y parle pas seu­le­ment de l’auto­rité de l’État ni de l’ordre public. Désormais, selon les normes du jargon à la mode, les « acteurs de la sécu­rité » sont consi­dé­rés à l’égal des agents de l’État, ainsi les 165000 agents privés de sécu­rité. C’est par­fai­te­ment révé­la­teur de la pri­va­ti­sa­tion en cours des fonc­tions dites « réga­lien­nes ». Et les dépu­tés LREM ajou­tent : « toutes ces forces échangent et coo­pè­rent entre elles. Or, ce sont leur arti­cu­la­tion et les condi­tions de leur col­la­bo­ra­tion qui font une partie impor­tante de la qua­lité de la copro­duc­tion de sécu­rité dans notre pays et donc, de la sécu­rité de toutes et tous. » La sécu­rité est donc bien une sorte de PPP (par­te­na­riat public privé) d’un nou­veau genre. Demain ce sera le tour de la jus­tice — ici le « cheval de Troie » est l’infor­ma­ti­que, puis­que l’on teste des pro­gram­mes d’aide à la déci­sion (IA). Dans la défense, les choses sont déjà bien enga­gées, même si offi­ciel­le­ment des opé­ra­tions de guerre ne sont pas encore sous-trai­tées à des agen­ces pri­vées.”

“Le main­tien de l’ordre n’est pas au ser­vice de la liberté, mais il devient une fin en soi, ce qui est carac­té­ris­ti­que de l’État poli­cier.”

“L’arti­cle 25 dont on a beau­coup moins parlé est tout aussi inquié­tant. Il modi­fie ainsi le code de la sécu­rité inté­rieure : « “Art. L. 315 — 3. — Le fait qu’un fonc­tion­naire de la police natio­nale ou un mili­taire de la gen­dar­me­rie natio­nale porte son arme hors ser­vice, dans des condi­tions défi­nies par arrêté du minis­tre de l’Intérieur, ne peut lui être opposé lors de l’accès à un établissement rece­vant du public.” On a bien lu : “hors ser­vice”. Un poli­cier n’est plus un citoyen ordi­naire qui accom­plit un office public. En tant qu’homme privé (ce qu’il est hors ser­vice »), il pos­sède un droit exor­bi­tant du droit commun. Tout cela confirme bien notre diag­nos­tic : marche forcée vers l’État poli­cier.”



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☠️ MACRO-LEPENISME

« Je n’accepte pas qu’un soupçon de liberticide pèse sur la majorité et sur ma personne […] On aura besoin des jeunes et des électeurs de gauche au second tour en 2022. Si la gauche ne voit pas de différence entre Le Pen et moi sur les libertés, ça peut poser problème. »

Cynisme, déconnexion, stupidité profonde ? Peut-être les trois à la fois. C’est la déclaration hallucinante de Macron relevée par le Canard Enchainé. Macron met déjà en scène un affrontement entre la droite extrême qu’il incarne et l’extrême droite qu’il s’acharne à faire monter par tous les moyens.

➡️ Le gouvernement le plus autoritaire, violent, répressif et anti-social depuis la guerre d’Algérie, celui qui veut imposer une Loi de Sécurité Globale dictatoriale « n’accepte pas de soupçon de liberticide ».

➡️ Le gouvernement qui mutile en masse, militarise sa police, enferme les opposants veut que « la gauche et les jeunes » votent pour lui.

➡️ Le gouvernement qui mutile dans les quartiers, fait la guerre aux musulmans et traque les exilés avec une brutalité extrême prétend fait la « différence avec Le Pen ».

Macron, c’est Le Pen, mais sans contre-pouvoirs. Il n’y aura pas d’alternative électorale : Révolution ou barbarie.

Source : Canard Enchainé du 2 décembre


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🔴LOI SÉCURITÉ GLOBALE – PISTES POUR L’AVÈNEMENT DU MOUVEMENT OFFENSIF🔴

⏩ Nous proposons ici quelques pistes pour faire du mouvement s’opposant à la loi sécurité globale, un mouvement offensif, s’inscrivant dans la durée.

Les débats autours de la loi sécurité globale prennent fin à l’assemblée sans que nous puissions faire autre chose que de constater notre impuissance.

Pourtant, le mouvement d’opposition rassemble très largement : de la ligue des droits de l’homme à Amnesty France. Des avocats aux magistrats. Des syndiqué.e.s aux gilets jaunes en passant par la jeunesse luttant depuis plusieurs mois contre le racisme d’État et les violences policières. Et évidemment les journalistes, indépendants ou non.

Mais malgré ce large rassemblement, nous devons faire un triste constat. Nous regardons passivement nos libertés s’effondrer. Pire encore, nous nous indignons et luttons pour simplement conserver le droit de filmer nos mutilations, nos arrestations, la barbarie policière quotidienne.

Alors comment faire ? Comment créer le mouvement offensif ?

1/ Se coordonner

Les organisations et collectifs, les 106 recensées par la Quadrature du net, celles et ceux qui ont organisé les premières manifestations doivent faire front commun. Se parler, se coordonner. Éviter à tout prix des initiatives individuelles risquant d’essouffler et tuer la mobilisation. Il faut qu’elles comprennent aussi qu’elles ne sont pas seules, et qu’elles ne sont pas les leaders d’un mouvement en réalité composé d’une multitude d’individus avec des volontés et des pratiques différentes. Les organisations ne doivent pas tenter de brider les corps qui manifestent.

2/ Revendiquer

Le mouvement doit abandonner sa position de réaction à la loi. Celui-ci ne doit pas dire stop à la loi sécurité globale, mais doit réclamer la reprise totale des libertés perdues.
« Le mouvement social est devenu une forme de réaction à la réaction et appelle gagner ce qui est ne pas perdre » Geoffroy de Lasganerie.

Le mouvement social offensif doit donc revendiquer un certain nombre de choses qui permettront de réunir les conditions nécessaires à la reprise de nos libertés perdues. Comme : la dissolution des polices les plus répressives et meurtrières (BAC, BRAV, CDI), de leurs syndicats qui harcèlent et menacent, de l’IGPN cultivant l’impunité générale de la police nationale. Réclamer le port du RIO en grand format sur les uniformes. Réclamer la fin des déclarations en préfecture. L’interdiction de la reconnaissance faciale à des fins de surveillance et de contrôle. Nous devons réclamer l’abolition des délits « d’outrage » et « de groupement en vue de » qui ont mis trop de gens en garde à vue, parfois en prison, pour rien. Nous devons demander l’abandon de toutes les peines pour l’ensemble des personnes condamnées durant les mouvements sociaux successifs depuis la COP21.

3/ Être offensif

L’offensivité, se joue dans ce que nous réclamons d’une part, mais aussi dans nos modes d’actions. Il va falloir être offensif et radical. S’attaquer à la racine du problème. Il va falloir harceler le pouvoir, assiéger ses lieux. Chaque jour. Chaque nuit. Il va falloir contourner les interdictions de manifester, les restrictions de circulation, les barrages de police, les drones et les canons à eaux. Contourner les déclarations en préfecture en déclarant partout et tout le temps (par exemple). Multiplier les canards gonflables pour s’opposer aux canons à eau, multiplier les filets anti-drones. N’oublions pas que le propre d’une dictature moderne, c’est d’offrir l’apparence d’une démocratie, y compris dans les pseudo espaces d’opposition. Et qu’il n’y a rien de pire que de donner à ce pouvoir l’occasion de prétendre qu’il laisse les mouvements d’opposition s’exprimer librement. Pour montrer le vrai visage d’un pouvoir autoritaire, il est désormais nécessaire de le pousser dans ses retranchements.

4/ S’organiser

Nous ne pouvons nous retrouver à plusieurs dizaines de milliers, lors des appels aux manifestations, et entre temps être uniquement rythmé par les infos des médias indépendants. Le mouvement a besoin de multiplier les canaux d’information et de discussion pour pouvoir entre chaque mobilisation, s’organiser. Groupe Facebook, Chat Télégram, assemblée virtuelle, etc. Le tout accessible à tous et toutes.

Ce sont ici des pistes que nous proposons, pour que le mouvement puissent s’amplifier, s’inscrire dans la durée et gagner. Elles sont loin d’être parfaites et incritiquables mais elles nous paraissent nécessaires au vu de la tournure que prend cette mobilisation et de ses travers encore corrigeables.

Par Cerveaux non disponibles


Mouvement social : stratégie

  • Libertés, casse et communication politique – LUNDI MATIN

  • Indécence

    “L’ancien président de la République, François Hollande (qui tente de revenir dans le jeu politique) s’est invité à sa manière dans le débat : une vidéo sur les réseaux sociaux. Le socialiste a pris de la hauteur : «Aujourd’hui, s’il y a de l’honneur, il doit se trouver dans le retrait du texte et pas dans son maintien. Il y a plus d’honneur à retirer un texte quand il heurte les consciences et divise la société qu’à le maintenir, pour un gouvernement ou un président de la République, quand le risque c’est de créer de l’incompréhension et des violences.»”


    Quant-à la « stratégie » d’union de la gauche permettant au PS de s’offrir une virginité, à EELV de parader également, alors qu’ils ne font rien pour les classes populaires, voire ont contribué pour le PS à créer la situation délétère dans laquelle nous sommes aujourd’hui, franchement, ça laisse perplexe !… En espérant un mouvement de masse qui dépasse et bordélise cette alliance d’appareils, que de nouvelles personnes, des jeunes, notamment des quartiers populaires y participent largement :

Texte intéressant et limpide d’Alain Badiou critiquant le « mouvementisme » actuel défensif, soit une addition de mouvements séparés négatifs (contre quelque chose) sans revendication positive offensive commune dépassant cet agglomérat ou juxtaposition de luttes.
(Il suffit de voir à Brest ce week-end : 3 manifs distinctes sans « mot d’ordre » commun à 3 moments différents…)
L’auteur, lui, propose l’« abolition de la propriété privée » et donc un mot d’ordre général unificateur qui pourrait « immédiatement être, affirmativement : « collectivisation de tout le processus de production » ». Ou à minima : l' »« abolition de toutes les privatisations décidées par l’Etat depuis l’année 1986 » ».

Ici l’exemple de Toulouse mais des ressemblances avec la situation brestoise :

“à l’hiver dernier, alors que les éléments étaient réunis pour une lutte d’ensemble contre le projet de réforme des retraites et que Gilets jaunes et syndicalistes appelaient de leurs vœux à une convergence dans la rue, l’intersyndicale toulousaine menée par la CGT 31 à appelé à des manifestations à 10h du matin tout au long du mois de janvier. Une décision prise de manière opaque, contre la volonté de la plupart des manifestants qui se donnaient traditionnellement rendez-vous à 14h, en particulier depuis le début du mouvement des Gilets jaunes.”

“Mais la multiplication des appels à manifester n’a pas pour unique conséquence la division des effectifs et la démobilisation. Elle entraîne également une division artificielle entre les revendications et les combats qui se mènent de front contre Macron et son monde. En effet, il est significatif que des manifestations soient organisées de manière distinctes, d’une part contre la loi Sécurité globale et l’offensive sécuritaire et raciste du gouvernement, d’autre part contre la réforme de l’assurance-chômage et plus généralement la précarité et les conséquences de la crise économique. En effet, ces deux batailles sont étroitement liées.”

“Pour le gouvernement, il s’agit de renforcer son arsenal répressif dans l’objectif de contenir et mater par anticipation toutes les colères qui commencent déjà à s’exprimer contre les conséquences de la crise économique.”

“Face aux divisions artificielles des luttes et des revendications, il est central que la jeunesse, les manifestants et les grévistes de tous les secteurs du monde du travail s’organisent et se coordonnent à la base, pour décider et imposer leur propre tempo de mobilisation, en faisant converger les initiatives et les revendications”


Analyse des médias


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Économie

“Ainsi, com­mence à affleu­rer la notion de « tra­vail du consom­ma­teur ». Il faut donc oublier la menace des robots et regar­der la véri­ta­ble menace, celle de « la frag­men­ta­tion des emplois en tâches exter­na­li­sées et le déman­tè­le­ment des salai­res par des micro­paie­ments. »”

“« Mais dans le cadre de la réflexion sur l’auto­ma­tion à l’heure du numé­ri­que, il est vrai­sem­bla­ble­ment pos­si­ble de retour­ner la méta­phore : c’est le maté­ria­lisme his­to­ri­que, l’atten­tion pour les condi­tions maté­riel­les d’exis­tence des pro­duc­teurs de valeur, qui est rabou­gri, réduit au rôle d’homun­cule “prié de ne pas se faire voir”, et qu’on enferme dans une croyance abs­traite en une intel­li­gence réel­le­ment arti­fi­cielle, dans la théo­lo­gie du machine lear­ning. »”

“Les pla­te­for­mes per­met­tent la mise en place de nou­vel­les rela­tions de tra­vail fon­dées sur la désa­gré­ga­tion du sala­riat. “La mul­ti­pli­ca­tion de ces situa­tions de tra­vailleurs for­mel­le­ment indé­pen­dants, mais économiquement dépen­dants est attes­tée par l’émergence, notam­ment en Europe, de sta­tuts inter­mé­diai­res de ‘para-subor­don­nés’ : co. co. co. [contrats de ‘col­la­bo­ra­tion coor­don­née et conti­nuée’] en Italie, TRADE [‘tra­vailleurs auto­no­mes dépen­dants économiquement’] en Espagne, Arbeitnehmerähnliche Personen [‘per­son­nes quasi sala­riées’] en Allemagne, etc.” (268) On connait bien l’exem­ple des conduc­teurs Uber, des livreurs Deliveroo, etc., qui sont pro­to­ty­pi­ques des ces indé­pen­dants entiè­re­ment dépen­dants.”

“Une fois qu’on est sorti des fan­tas­mes, il faut remet­tre les pieds sur terre. ‘Tâcheronnisation et data­fi­ca­tion occu­pent, dans le contexte de l’IA, la même place que le séquen­çage et le chro­no­mé­trage des tâches pour le tay­lo­risme : non pas des inno­va­tions tech­ni­ques majeu­res, mais une sophis­ti­ca­tion de la divi­sion capi­ta­liste du tra­vail visant à contrô­ler une main-d’œuvre cons­tam­ment décrite comme oisive, insou­ciante et poten­tiel­le­ment récal­ci­trante.’ (297)”

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La pla­te­forme revend ainsi de l’infor­ma­tion qu’elle a obte­nue gra­tui­te­ment grâce à nos « clics ». Elle est l’orga­ni­sa­teur et le régu­la­teur du marché, qui n’est plus vrai­ment un marché mais quel­que chose de com­plè­te­ment nou­veau.”

“Les « tache­rons » payés au « clic » voilà la face cachée de l’économie de pla­te­forme qui contri­bue consi­dé­ra­ble­ment à détruire le sala­riat dans le sec­teur ter­tiaire. Le « tra­vail en miet­tes » (cf. G. Friedmann) n’est plus celui des « cols bleus » mais celui d’un sous-pro­lé­ta­riat de cols blancs ou de sala­riés qui « cli­quent » pour obte­nir un com­plé­ment de reve­nus. Et comme la pla­te­forme est mon­diale, le tra­vail peut s’effec­tuer en continu.”

l’orga­ni­sa­tion du tra­vail, c’est-à-dire la divi­sion du tra­vail et la struc­ture du mode de pro­duc­tion, c’est un cer­tain genre de rap­ports sociaux entre les humains. L’économie de pla­te­forme orga­nise ces rap­ports sociaux, détruit le sala­riat au profit du tra­vail à la tâche dans des condi­tions qui font imman­qua­ble­ment penser aux débuts du capi­ta­lisme et, deve­nant la clé du sys­tème, elle s’acca­pare la plus grande-partie de la valeur pro­duite.”


4 septembre 2020 / Julien Coupat, et alii.

“Nous avons entendu Eric Schmitt, l’ex-patron de Google devenu un pilier du complexe militaro-industriel américain, formuler ce que l’on se garde bien de dire officiellement en France : la déscolarisation connectée des enfants est bien une « expérimentation de masse en matière d’enseignement à distance ». Puis préciser le plan : « Si nous devons construire l’économie et le système éducatif du futur sur le tout-télé, nous avons besoin d’une population intégralement connectée et d’une infrastructure ultra-rapide. Le gouvernement doit procéder à des investissements massifs – peut-être comme plan de relance – pour convertir l’infrastructure digitale de la nation aux plate-formes basées sur le cloud et les relier par le réseau 5G. » Nous avons perçu dans son appel à la gratitude envers les géants du numérique – « Réfléchissez un peu à ce que serait votre vie en Amérique sans Amazon ! » – la voix triomphante des nouveaux maîtres.”


Complot

“Cela paraît para­doxal, mais si la crise est un moyen clas­si­que de régu­la­tion de la sur­pro­duc­tion de capi­tal et de lutte contre la baisse ten­dan­cielle du taux moyen de prix, une crise est tou­jours un phé­no­mène dan­ge­reux. Une réces­sion vio­lente, mais maî­tri­sée est un idéal à attein­dre.”

“Un key­né­sia­nisme anti­so­cial est en train de s’impo­ser qui per­met­trait d’accom­plir sans trop de casse pour les capi­ta­lis­tes la grande trans­for­ma­tion du sala­riat néces­si­tée par la relance de l’accu­mu­la­tion du capi­tal. Cela dût-il coûter « un pognon de dingue »…”

“En réalité, que la formation des opinions reprenne toute liberté, pour le meilleur et pour le pire, quand l’autorité des paroles institutionnelles est à terre, ça n’a pas grand-chose de surprenant. Mais pourquoi l’autorité des paroles institutionnelles est-elle à terre ? C’est la question à laquelle les paroles institutionnelles ont le moins envie de répondre. On les comprend : l’examen de conscience promet d’être douloureux, autant s’en dispenser — et maintenir le problème bien circonscrit au cerveau des complotistes.”

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