Nous relayons et approuvons ce texte publié sur les réseaux sociaux de l’AG des luttes de Brest.
Lundi 6 mars, une Assemblée Générale s’est réunie en fac de Sciences (amphi A) pour s’organiser contre la réforme des retraites qui nous forcera tous·tes à travailler deux ans de plus. Tous·tes les étudiant.es ont reçu un message sur leurs boîtes mails étudiantes, pour les inviter à venir.
L’amphi A était plein, notamment d’un grand nombre d’étudiant·es en Sciences. Lors de cette AG, la décision a été prise de bloquer la fac, pour permettre aux étudiant·es de se rendre en manifestation sans être pénalisé·e·s (notamment les boursier·es qui doivent rembourser leurs bourses en cas de manque d’assiduité). Seules 10 personnes se sont abstenues lors du vote, et la parole leur a été donnée. Le reste de l’amphi a voté pour, et l’administration de la fac a été prévenue aussitôt de la décision prise.
Vers 20h, le blocage a commencé à être mis en place et les portes bloquées. Jusque tard dans la nuit nos camarades se sont donc démenés, pour défendre le droit de tous.tes à manifester.
Des articles parus par la suite dans la presse mentionnent un Amphi A « saccagé », parlent d’actes de vandalisme », de « saccage »… rien de moins ! Le matériel audiovisuel aurait été gravement endommagé, alors que seule une caméra et quelques câbles Ethernet dans la régie ont été débranchés. La presse locale évoque aussi « des tags aux murs », pour parler d’inscriptions qui ont été faites à la craie. Nous ne pensons pas qu’ajouter un peu de vie à la peinture sur des murs qui en sont dépourvus, ce soit « les dégrader », cependant, il ne s’est rien passé de tout cela ce soir là. Une vingtaine de dalles de faux-plafond de l’Amphi A ont également été retirées.
Parler de « dégradations » est une tactique de la présidence universitaire pour décrédibiliser le mouvement et diviser les étudiant·es massivement opposés à la réforme des retraites en les opposant les uns aux autres. Ce mensonge apparaît bien ridicule quand on rétablit la réalité des faits. On peut voir le manque de moyens de l’université quand la présidence est réduite à porter plainte afin de tenter ce qu’il faut bien appeler une tentative de fraude à l’assurance en se faisant rembourser du matériel qui n’a pas été dégradé.
On salut l’initiative, après tout il faut prendre l’argent là où il est !
Le blocage et les dites « dégradations » sont la conséquence logique d’un mouvement social composé d’étudiant·es déterminé·es à faire battre en retraite le gouvernement. Ces mêmes étudiant·es qui doivent faire face à une présidence de l’université qui ne prend pas en considération les exigences qui lui ont pourtant déjà été transmises lors de l’action d’envahissement du Conseil d’Administration :
– La banalisation des cours les jours de mobilisation et de grève ;
– La suspension de la transmission des absences aux cours et aux examens pour toutes les facs de Brest, signée de la main de Pascal Olivard, Président de l’UBO, afin que nous puissions nous mobiliser, que les étudiant·es précaires et en décrochage ne soient pas pénalisé·es ;
– le respect de la franchise universitaire
La nécessité de libérer du temps pour lutter sans se marginaliser socialement vis à vis du reste de sa promotion, sans se faire pénaliser scolairement, sans voir ses bourses suspendues par le CROUS ont rendu sur le moment ce mode d’action nécessaire pour les étudiant.es mobilisé·es. Ce qui est lamentable c’est que l’administration à contraint de fait les étudiant·es en Sciences à faire un travail de déblocage le matin en n’annulant pas les cours plutôt que de leur permettre d’aller participer à la journée de grève du 7 mars.
Aujourd’hui certains prétendent que la réaction générale des étudiant·es de la fac de Sciences de Brest serait à l’indignation. Pourtant bon nombre de ces étudiant·es participent à l’AG des luttes et à ses actions. Et pourquoi en auraient-ils après nous alors que c’est l’État qui dégrade leurs conditions d’études et de vie. Que le nombre d’heures de cours dont ils bénéficient dans leur formation a baissé de 10 % ? Que l’entrée à la fac est devenue plus difficile, les masters plus sélectifs et à place limitées ?
Il est ridicule de prétendre que les actions de l’AG des luttes va à l’encontre des intérêts étudiants. Néanmoins si vous, étudiant·es ne vous reconnaissez pas dans les décisions prises, ou les moyens employés jusqu’ici, vous êtes invité.es à participer à notre prochaine Assemblée Générale qui se déroulera lundi 13 mars à 18h Fac Segalen pour organiser la lutte.
MAIS SOYEZ EN SÛR, NOUS NE NOUS ARRÊTERONS PAS LÀ QUANT AUX ACTIONS SUR BREST. CAR IL EST TEMPS, DE SE RÉUNIR ET D’AGIR PAR DES MOYENS EFFICACES POUR METTRE EN ÉCHEC LA POLITIQUE DE CEUX QUI NOUS DIRIGENT.
AG des luttes de Brest