Nous relayons et approuvons ce texte publié sur la page Facebook de l’AG des luttes de Brest
7 Français.e.s sur 10 sont contre la réforme des retraites, ça veut dire que 3 sur 10 ne réalisent pas l’enjeu qui se joue aujourd’hui.
3 Français.e.s sur 10 ne réalisent pas que cette reforme est injuste, indécente et nocive pour la société française.
Injuste car nos mères, nos sœurs, nos amies, et les minorités de genre sont encore une fois plus touchées par cette réforme que les hommes.
Indécente car pour un hypothétique déficit de la caisse des retraites, nos cher.e.s député.e.s qui touchent plus de 55OO euros net par mois préfèrent prendre deux ans de vie à 67 millions de Français.e.s plutôt qu’une fraction de la richesse des ultra-riches, qui se gavent aujourd’hui plus que jamais.
Nocive car cette réforme va briser plus encore nos corps, nous prendre du temps si précieux et déjà si rare de nos vies pour le consacrer au capital plutôt qu’à la réflexion, à l’art et à la création, à nos familles, à l’amour, et à tout ce qui fait que la vie vaille d’être vécue.
Où est la liberté lorsque dès notre plus jeune âge nous sommes pris.e.s en charge par une éducation nationale qui s’éloigne de plus en plus du sens critique jusqu’à généraliser le Service National Universel le mois prochain pour faire de nous des rouages de la production, jusqu’à amenuiser notre espérance de vie en bonne santé ?
Où est l’égalité lorsque le gouvernement ose présenter une réforme qui favorise un genre plutôt que l’autre, une classe sociale infime dont les richesses dépassent l’entendement ?
Où est la fraternité lorsqu’on demande aux « gens qui ne sont rien », d’encore une fois faire tout ?
Le gouvernement nous impose ses choix au détriment de l’avis du peuple à coup de 49.3. On ne s’oppose pas uniquement à la réforme des retraites, c’est un ras-le-bol général contre le gouvernement et ses réformes.
Pourquoi on bloque, on vit, on lutte et comment ?
Ces derniers temps, l’occupation de la faculté des sciences humaines de Brest a permis de libérer des espaces de vie. De vie car nous avons créé du lien, des débats politiques car l’autogestion d’une centaine d’humain.e.s a prouvé qu’un système horizontal et à la portée de toustes était possible.
Avec la mise en place de règles, de commissions il n’en est rien d’un laisser-aller comme certain.es ont pu dire.
Toute cette mise en place a été libératrice de luttes, de militantisme et ouverte à toustes ; nous sommes une communauté.
Se libérer du temps pour s’organiser, s’éduquer hors du cadre, se rencontrer et créer du collectif… tout cela a été rendu possible par l’occupation d’un lieu public, notre faculté.
Le gouvernement nous à bien montré que manifester ne suffit plus, le blocage et cette prise de temps créent de la démocratie pure, au delà du vote, de la manifestation.
Il nous faut rappeler ce qu’il s’est passé à l’intérieur de ces murs :
de l’instruction politique, des débats, de l’enrichissement culturel, en bref, la faculté n’a juste pas donné les mêmes cours à ses élèves, car chacun était libre de venir pour apprendre, échanger, exister face à un gouvernement qui ne veut que nous faire taire.
Aujourd’hui nous sommes 7 français.e.s sur 10, et pour ce gouvernement hors-sol, ce n’est pas assez.
Et bien nous serons 8 dès demain, puis 9 et enfin 10 !
Il nous faut briser le quotidien, créer l’opportunité de l’éveil critique, citoyen et populaire, partager l’évidence et dénoncer les mensonges ! L’ignorance finira toujours par perdre face à la curiosité d’atteindre la liberté.
AG Fac Segalen
Le texte en visuels pour Instagram