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« L’immense émotion des salariés de Bibus s’est répandue dans les rues du centre-ville de Brest, ce jeudi 10 novembre 2022, à 13 h. En file indienne et sur les rails du tram, les collègues de Didier Cabon, ce salarié de l’entreprise qui a mis fin à ses jours samedi dernier, ont traversé Brest depuis la place de Strasbourg jusqu’au centre funéraire du Vern. »
« Une conductrice de tramway de Bibus, âgée de 51 ans, mariée et maman, a été admise ce mercredi 9 novembre 2022 à l’hôpital de Brest au service de réanimation, selon la CFDT de l’entreprise. Qui ajoute qu’elle a tenté de mettre fin à ses jours, chez elle, quatre jours après le suicide de Didier Cabon »
« L’employée hospitalisée avait subi un accident du travail il y a quelques années, selon la CFDT Bibus, qui ajoute qu’elle a été arrêtée un an et demi. Elle avait ensuite repris en mi-temps thérapeutique puis à temps plein. « Elle était reconnue en maladie professionnelle. Elle souffrait et elle a demandé à passer en 80 %. Cela a été accepté au téléphone puis refusé », affirme Luc Daniel, représentant syndical. « Elle avait exprimé sa souffrance ces jours-ci, mettant en avant ce refus ». Luc Daniel indique aussi (Le Télégramme de lundi) qu’un autre suicide était intervenu en 2020, à la suite d’un blâme. La direction précise qu’aucun lien avec l’entreprise n’a été établi. »
Où l’on peut voir à la fin de la vidéo des flics frapper un manifestant au sol !
Voici aussi quelques propos policiers que l’on n’entend pas dans cette vidéo mais qu’ils ont prononcé sur place : « Ah c’est encore un « iel » celui-là ! », pour désigner une personne dont vraisemblablement ils peinaient à déterminer le genre… Un autre policer il nous semble eut le bon goût d’insulter un manifestant de « clochard ». Un autre, en substance, voulait que des manifestants viennent se battre. De type : ben viens alors, viens ! Genre « petite frappe » de bas étage… Bref : le niveau global était bien bas !
Mais rassurons-nous, c’est pour notre bien ! Leur chef de meute ,visiblement, nous dit à plusieurs reprises faire œuvre de « pédagogie » !… Véridique. Sûrement a t-il manqué sa vocation d’enseignant !… Alors le brave pandore de se rattraper. Faisant même du zèle et n’étant pas avare de méthode innovantes : une pédagogie futuriste à coups de matraques, de gaz lacrymo, de fouilles et intimidations diverses. Il faut que ça vous rentre dans le crâne que diable !
Sur les 3 personnes embarquées par la police, une a été libérée après contrôle d’identité au commissariat, deux autres restent en garde à vue…
Tout ça pour du collage d’affiches !…
« « On ne faisait rien de mal. On avait juste décidé de prolonger la manifestation de ce jeudi matin pour l’augmentation des salaires et des retraites, et de faire du collage avec une affiche anticapitaliste. On ne savait pas qu’en 2022, en France, ce genre d’actions méritait une telle répression policière », explique un étudiant du collectif « AG des luttes » »
Le commissaire Nicolas Hoarau dit au Télégramme : « Au moment où l’on décide de contrôler l’identité de l’auteur principal des dégradations légères, en l’espèce de l’affichage sauvage, on est immédiatement pris à partie par certains qui s’opposent de façon assez virulente au contrôle d’identité. À partir de là, force doit rester à la loi. Nous avons interpellé trois personnes. Deux ont finalement été placées en garde à vue pour rébellion, car elles se sont opposées physiquement au contrôle de la police ».
EN RÉALITÉ : les manifestants ont juste retenu leur camarade que les flics tentaient d’embarquer brutalement. Aucune violence de leur part. Ce qui est beaucoup moins vrai du côté des policiers : coups de matraque, gazage, insultes, moqueries et intimidations.
« La CGT a pu constater le calme de la manifestation, comme elle a soutenu la colère de ces jeunes qui souffrent du mépris que les politiques leur assènent. Oubliés dans les décisions politiques, ils sont aussi les héritiers d’une situation économique et écologique qui justifie leur rejet du capitalisme. »
On relaye ce témoignage/communiqué qui résume bien le contexte dans lequel se sont déroulées les inacceptables violences policières du jeudi 10 novembre à #brest. Elles ne font pour nous aussi que renforcer notre détermination et notre unité d’action !
Ce 10 novembre 2022 à Brest, alors que plusieurs manifestant-es remontaient la rue de Siam, iels ont subi-es une attaque de police d’une violence inégalée depuis plusieurs années dans la ville. Un camarade de l’UCL, qui était présent lors des faits, témoigne.
» Manifestation intersyndicale pour la hausse des salaires et des minima sociaux. Nous avons déjà été plus nombreux-ses mais nous nous mettons en marche après quelques discours. Le cortège composé de plusieurs collectifs rassemblés sous la bannière « AG de luttes » est à la fin de la marche. Nous crions, nous collons des affiches, sommes énervé-es. Nous sommes une petite cinquantaine, pas plus.
Fin de la première marche, nous appelons à continuer jusqu’au port, environ 40 personnes nous suivent. Nous marchons, nous discutons, nous hésitons sur la suite vu le peu de personnes présentes. Nous descendons quand même jusqu’au port, bloquant la circulation et donnant des tracts tout en criant quelques slogans. Un petit accrochage avec une Porsche qui ne veut pas s’arrêter et manque de nous écraser. Les policiers, derrière nous depuis le début, sortent, essayent de nous intimider mais ça ne marche pas, tout le monde repart. Arrivé-es en bas, nous ne sommes pas assez nombreux-ses pour bloquer le rond point, nous montons les escaliers pour accrocher notre banderole en haut, nous restons 10 minutes puis nous repartons avec notre banderole. Environ 5 voitures et camions de police nous surveillent.
Nous remontons, toujours suivi-es, pour arriver sur la rue de Siam. Un employé de la compagnie Bibus s’est suicidé quelques jours auparavant à cause de ses conditions de travail, nous croisons le cortège funéraire qui descend, beaucoup de voitures et de motos qui font du bruit. En soutien, nous applaudissons et allumons les sirènes de nos mégaphones. Le groupe n’est composé que d’une trentaine de personnes à ce moment-là, personnes calmes qui ne font qu’applaudir en hommage à une personne morte. Soudain, un de nos camarades se fait sortir de notre groupe par un policier. Ce camarade essaye de ne pas rester au milieu des voitures où il a été traîné de force, se fait plaquer au sol, gazer, matraquer. Plusieurs personnes de notre groupe arrivent en soutien et subissent le même sort. Au même moment, d’autres manifestant-es se font encercler juste à côté.
Un de nos camarades de l’UCL finit seul face à 5 policiers, se fait traiter de meneur puis fait face à des propos transphobes. Il n’a pas sa carte d’identité, il sera emmené au poste pour contrôle puis relâché. Deux camarades d’autres collectifs finissent en garde à vue pour rébellion, puis seront relâchés environ 20h plus tard. Plein d’autres ont mal partout à cause des coups de matraque et du gaz. Les policier-es ont fait aussi preuve de beaucoup de violence psychologique envers nos camarades interpellés.
La question qu’on se pose toustes c’est « pourquoi ? ». Pourquoi à ce moment là qu’on remontait calmement ? Pourquoi tant de violence ? À quel point est-ce raisonnable de frapper des gens à terre quand tout ce qu’iels ont fait c’est un peu de bruit et coller des affiches dans la rue ? Pourquoi est-ce qu’on se fait frapper et gazer alors que les policier-es sont incapables de nous en expliquer les raisons, qu’iels se contredisent entre elleux ? Qu’est-ce qui justifie tant de violence alors que tout ce que nous voulons c’est de meilleures conditions de vies pour toustes ?
Nous savons que dans certaines villes, ce que nous avons subi-es aujourd’hui, nos camarades le subissent tous les jours. Mais pas à Brest. Chez nous, la dernière fois que quelqu’un s’est fait gazer, c’était il y a 2 ans, après de nombreuses manifestations et blocages pour la réforme des retraites. Les actions réalisées aujourd’hui n’étaient pas une première. Depuis tant d’années, c’était presque une habitude. Nous avons souvent prolongé les manifestations et la police nous suivait, nous regardait, nous laissait faire et nous laissait partir. Mais pas cette fois-ci. Cette fois-ci, à notre grande surprise, ils nous ont attaqué. Pourquoi ? Fallait-il absolument faire comme dans les autres villes ? Est-ce que c’était la goutte d’eau de trop pour elleux ? Fallait-il absolument taper du gaucho ? Les ordres venaient-ils de plus haut ? L’incompréhension reste totale. C’est pour cette raison que dans l’après-midi plusieurs camarades, en lien et avec le soutien de l’intersyndicale, se sont organisé-es et rassemblé-es pour demander la libération de nos camarades et dénoncer ces violences. »
Nous refusons d’avoir besoin de demander des autorisations de manifester au gouvernement, quand c’est contre celui-ci que l’on se bat. La violence des policier-es est complètement irraisonnée et cet affront ne nous aura pas « calmé-es », bien au contraire. IL NE FAIT QUE RENFORCER NOTRE DÉTERMINATION A LUTTER POUR NOS DROITS, POUR UNE SOCIÉTÉ LIBÉRÉE DU CAPITALISME, DE L’ÉTAT ET DE SON ORGANE RÉPRESSIF FAVORI : LA POLICE.
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Environ 500 manifestants à Brest pour la revalorisation des salaires et des pensions – LE TÉLÉGRAMME
« La direction a déjà annoncé qu’elle avait la volonté de prélever jusqu’à quatre jours (de salaire), dans le cadre de la journée d’action interprofessionnelle du 10 novembre »
« Le collectif citoyen « Stoppons l’extension » n’est pas étonné par la décision du préfet du Finistère de régulariser l’extension de l’élevage porcin Avel Vor, à Landunvez. « Mais on trouve ça grave. Le préfet déclare l’ouverture de la guerre de l’eau », alarme Armelle Jaouen. La militante (par ailleurs élue écologiste d’opposition à Saint-Renan et à Pays d’Iroise communauté) pointe les quantités d’eau que l’élevage sera autorisé à consommer : « 39 000 m3, soit 30 % de l’eau brute produite à Landunvez. Ce sera quoi la prochaine étape ? Une bassine ? Alors que le pays d’Iroise doit importer son eau et que le dérèglement climatique augmente les besoins des élevages, jusqu’à quel point la solidarité des territoires voisins (qui fournissent l’eau) va tenir ? » »
National
Lutte des classes
« Ainsi, les grèves vont se poursuivre. Mais plutôt en ordre dispersé, dans chaque entreprise, selon les capacités d’action des salariés et selon la présence ou non de syndicat pour les organiser. Pour autant, le pari de la CGT de pousser à des grèves interprofessionnelles pour arracher au gouvernement et au patronat « l’indexation automatique de tous les salaires sur le coût de la vie » n’a pas survécu à la grève dans les raffineries. A défaut, la centrale de Montreuil a appelé à l’issue des manifestations du jour « l’ensemble des travailleur.euse.s, de la jeunesse, des retraité.e.s à rester mobilisé.e.s dans tous les secteurs professionnels, public comme privé, sur l’ensemble du territoire ». Mais sans fixer d’échéance commune pour le moment. Il faudra maintenant probablement attendre le dossier brûlant des retraites pour que les syndicats retrouvent le chemin d’un tous ensemble dans la rue et dans la grève. »
« A l’heure où l’inflation pourrait s’accélérer, il y a urgence. il faut en finir avec les dates isolées et la division des centrales syndicales qui ne permettent pas d’engager la préparation sérieuse d’une grève, ne serait-ce que sur 24 heures. Il nous faut une stratégie alternative qui, loin de tout « dialogue social », cherche à construire un « mouvement d’ensemble » en coordonnant les secteurs actuellement en lutte, comme à la RATP et à Geodis. Un mouvement qui, loin des divisions syndicales, cherche à réellement unifier les travailleurs et à constituer la caisse de résonance de la colère à la base. Pour cela, il faut un réel plan de bataille qui donne l’envie aux travailleurs de se battre. Les travailleurs-ses qui se serrent déjà la ceinture ne peuvent pas se permettre de perdre du salaire pour le symbole. »
Médias bourgeois et réactionnaires
« Le flot d’injures déversé sur un député de gauche de 22 ans par un millionnaire surexcité ne pourrait être qu’un énième clash au sein d’une émission de divertissement entièrement pensée autour du buzz. Toutefois, elle est extrêmement révélatrice des liens entre le grand capital et les médias de masse, sur la censure directe qu’exerce la bourgeoisie pour falsifier notre compréhension du monde et du pouvoir de cette dernière. «