International
Compliqué de dire ça dans les grands médias occidentaux :
Marchands de canons : la France complice de crimes de guerre au Yémen !
#Yemen
« « En raison de l’invasion russe de l’Ukraine, nous faisons preuve d’indulgence pour des formes d’expression politique qui enfreindraient normalement nos règles sur les discours violents telles que ’’mort aux envahisseurs russes’’ » a expliqué à l’AFP Andy Stone, responsable de la communication de Meta. »
« Joe Osborne, porte-parole de Meta, a déclaré que Facebook et Instagram feront également « pour le moment, une petite exception pour l’éloge du régiment Azov strictement dans le contexte de la défense de l’Ukraine, ou pour son rôle en tant qu’élément de la garde nationale ukrainienne ». »
« Comme le note Emerson Brooking, chercheur résident à l’Atlantic Council, un groupe de réflexion américain, le risque d’un débordement qui pourrait nuire à la population russe, au-delà de ses chefs militaires et politiques, est bien réel. »
« De notre côté quand bien même Poutine est l’agresseur en Ukraine, nous n’entendons pas défendre la propagande d’un camp contre celle d’un autre, surtout pas quand celle-ci accompagne une dangereuse surenchère visant la population et les personnalités russes, une invisibilisation de la question du poids de l’extrême-droite ukrainienne ou encore un réarmement historique des puissances européennes.
Le véritable responsable de cette guerre n’est pas la population russe mais bien le gouvernement autocratique de Poutine et l’OTAN et sa politique de réarmement militaire. Avec pareille propagande mortifère, ce sont pourtant bien les populations russes qui vont en payer le prix. »
Économie
POURRONS-NOUS ENCORE MANGER DES PÂTES DEMAIN ?
Le prix du blé était de 200€ la tonne le 7 mars 2021, il y a un an. Le 7 mars 2022, le prix du blé a dépassé les 400€/t.
En un an jour pour jour, la tonne de blé a tout simplement doublé. Un symbole qui risque d’avoir des effets dévastateurs dans le réel.
Même constat pour l’orge et le maïs dont les cours ont augmenté de manière industrielle ces derniers jours.
Le colza a quant à lui franchi la barre des 900€ la tonne.
La tonne de tournesol a doublé depuis l’été 2020 pour se rapprocher aujourd’hui des 700€.
L’invasion de l’Ukraine, premier producteur de céréales d’Europe y est pour beaucoup. Depuis deux semaines, les prix ont explosé. Le blé a par exemple augmenté de 70%.
À elle seule, l’Ukraine assure la moitié des ventes mondiales d’huile de tournesol, 18% de celles de maïs, et 14% de celles du blé. Si on additionne les exportations russes, les chiffres donnent le vertige : 20% pour le maïs, 30% pour le blé et 80% pour le tournesol.
À ce rythme, acheter des pâtes, de l’huile, de la farine va devenir un luxe.
Alors que les prix de l’essence ont dépassé les deux euros dans la quasi-totalité des stations services, que les prix du gaz ont explosé, obligeant le gouvernement à les geler jusqu’à la fin 2022, il faut désormais se pencher sur les denrées alimentaires les plus basiques dont la hausse des prix risque fortement d’impacter des millions de foyer.
Se déplacer, se chauffer, se nourrir. Tout devient de plus en plus dur. Réagissons !
« Autour de moi, des filles préfèrent arrêter de travailler que de voir 20 % de leur petit salaire partir en essence »
« il est nécessaire d’exiger un plafonnement des prix de l’énergie, la suppression de la TVA qui pèse lourdement sur le budget des plus précaires ainsi que l’indexation des salaires sur l’inflation. Ainsi à l’heure où le ministre de l’économie nous recommande de « faire des efforts » nous devons exiger que toutes ces mesures -plus que nécessaires pour continuer à vivre décemment- soient financées par les profits faramineux des multinationales de l’énergie. Total a fait pas moins de 16 milliards de bénéfice sur l’année 2021. Des chiffres gigantesques et qu’il va falloir leur arracher si l’on veut continuer à pouvoir vivre dignement. »
Réfugiés
Analyse
Bon résumer (texte court).
« Dans cette brève intervention, le philosophe et militant communiste grec Panagiotis Sotiris revient sur les causes profondes de la guerre en Ukraine. Ce faisant, il éclaire l’enchaînement mortifère qui mène de la chute de l’URSS à l’invasion militaire russe entamée le 25 février dernier en passant par l’expansionnisme atlantique et la non-mise en œuvre des accords de Minsk. Si certains points nous paraissent appeler de plus amples développements, ce texte a le précieux mérite de contribuer à la saisie d’une situation dont nous ne mesurons sans doute pas encore toutes les conséquences. »
« Dans les pays de l’UE, on assiste à un changement idéologique très dangereux, avec l’utilisation d’une rhétorique de guerre froide, qui cible également les mouvements sociaux et la gauche comme autant d’ennemis du « monde libre ». C’est un signe de ce qui est en jeu. »
« Dans cette brève et incisive intervention, l’historien Ilan Pappé analyse l’hypocrisie et le deux poids deux mesures du discours occidental qui s’est révélé au grand jour avec l’offensive russe en Ukraine : du triage raciste des réfugiés à la légitimation des crimes de l’État d’Israël contre le peuple palestinien en passant par la minimisation soudaine de l’influence des forces néo-nazies en Ukraine. »
– « Leçon numéro un : les réfugiés blancs sont bienvenus, les autres moins »
– « Leçon numéro deux : vous avez le droit d’envahir l’Irak, mais pas l’Ukraine »
– « Leçon numéro trois : le néo-nazisme peut parfois être toléré »
– « Leçon numéro quatre : frapper des gratte-ciel est un crime de guerre uniquement si cela se produit en Europe »
« On peut tout à la fois reconnaître que les décisions prises par la Russie sont totalement illégitimes, et qu’une géopolitique américaine alternative au cours des dernières décennies les aurait rendues moins probables »
« De même que les livraisons d’armes américaines en Syrie n’ont pas peu fait pour alimenter le phénomène djihadiste, c’est l’extrême droite ukrainienne – y compris sa frange néonazie – qui risque de bénéficier de cette ingérence. »
« Vladimir Poutine porte indéniablement la responsabilité du déclenchement de ce conflit. Mais qui peut dire que les Occidentaux ont cherché à éviter cette situation ? »
Gouvernements : « trente-cinq se sont abstenus à l’ONU lors du vote de la résolution condamnant l’invasion russe – parmi eux la Chine, l’Inde, le Vietnam, Cuba, le Venezuela et la Bolivie. »
« Aujourd’hui, on peut d’ores et déjà constater que toute personne qui formule des objections au discours ambiant, qui refuse la diabolisation de l’adversaire et le bellicisme qui sature le discours médiatique, est affublé de qualificatifs similaires, « pro-Poutine », « munichois » etc. Dans un récent article, David Broder a donc mille fois raison de dire que la gauche de gauche ne doit pas se laisser intimider par de tels propos, qu’elle doit « défendre [son] droit à parler sans crainte et sans accusation de déloyauté » – ce qui suppose aussi qu’elle doit veiller à ne pas les reproduire en son sein. »
« l’invasion de l’Ukraine par la Russie s’inscrit dans un contexte plus large, façonné par l’état des rapports de force au niveau européen et mondial »
« Dans des écrits antérieurs, GA faisait débuter – à juste titre il me semble – cette « nouvelle guerre froide » à un moment antérieur, celui de l’intervention de l’OTAN en Yougoslavie (1999) »
« Sous la présidence de Trump, les Etats-Unis se sont retirés du traité de désarmement nucléaire signé avec l’URSS, une décision sur laquelle Biden n’est pas revenu »
« Les relations internationales, d’État à État, obéissent en effet aux logiques de rapports de force, et non à de grands principes moraux ou idéologiques. »
« Lorsque le premier élargissement [de l’OTAN] était annoncé, George Kennan, le « cerveau » de la politique de guerre froide du « containment » anticommuniste, avait déclaré, dans une célèbre tribune au New York Times de février 1997 :
« L’élargissement de l’OTAN serait l’erreur la plus funeste de la politique américaine de toute l’ère de l’après-guerre froide. On peut s’attendre à ce qu’une telle décision enflamme les tendances nationalistes, anti-occidentales et militaristes de l’opinion russe ; à ce qu’elle ait un effet négatif sur le développement de la démocratie russe ; à ce qu’elle rétablisse l’atmosphère de la guerre froide dans les relations Est-Ouest et à ce qu’elle oriente la politique étrangère russe dans des directions qui ne nous plaisent pas du tout… ». »« Il est donc ridicule de prétendre, comme le répètent inlassablement les gouvernements et médias occidentaux, que Poutine n’est qu’un paranoïaque, un déséquilibré qui fantasme l’« encerclement » de la Russie par des puissances hostiles. »
« Concernant les républiques séparatistes, le régime ukrainien porte une lourde responsabilité dans le pourrissement de la situation, par son refus d’appliquer les accords de Minsk, la poursuite des bombardements et par la politique de discrimination poursuivie à l’encontre de ses citoyens russophones, notamment au niveau linguistique. Rappelons également que la diffusion d’idées et de symboles communistes et soviétiques sont interdits en Ukraine depuis les « lois de décommunisation » de 2015, les activités des organisations communistes (notamment leur participation aux élections) gelées, au moment où un Stepan Bandera, dirigeant de l’OUN (Organisation des nationalistes ukrainiens), collaborateur des nazis et participant à l’entreprise d’extermination des juifs, est reconnu comme un héros national[7] et que le régiment Azov, une milice néonazie active sur le front du Donbass, est intégrée à aux forces armées ukrainiennes[8]. »
« Aujourd’hui, compte tenu de la nature des forces en présence, la livraison d’armes à l’Ukraine ne peut avoir qu’un seul but, assurer sa future vassalisation et sa transformation en avant-poste de l’OTAN sur le flanc est de la Russie. »
« L’envoi d’armes à l’Ukraine, comme les États-Unis et l’Union européenne l’ont annoncé avec fracas, ne conduit-il pas lui aussi à une escalade et à l’élargissement du conflit, transformant les pays impliqués en co-belligérants et compliquant d’autant la coexistence future avec la Russie, inévitable quels que soient son régime et l’issue de ce conflit ? »
« Que dire, par exemple, de la maire de Calais, qui se targue d’accueillir des réfugiés ukrainiens et de faciliter leur passage au Royaume-Uni alors qu’elle ne cesse d’exiger l’intensification de la traque aux (autres) migrants à laquelle se livre depuis des années l’État dans sa ville, allant même jusqu’à interdire la distribution gratuite d’eau et de nourriture ? Comment admettre le cynisme d’un Gerald Darmanin, qui se permet de critiquer le « manque d’humanité » dont font preuve les Britanniques en refusant d’accueillir des Ukrainiens, alors que lui-même ne cesse d’afficher ses prouesses en matière de chasse aux migrants ? »
Pour conclure :
« Si les mots ont encore un sens, prendre une position anti-impérialiste et internationaliste équivaut à se désolidariser de son propre impérialisme, ou du bloc auquel se rattache un pays secondaire, et à le combattre sans relâche sans pour autant soutenir celui d’un rival de même nature. »
« ’agissant de la guerre en Ukraine, la mobilisation de masse pour exiger son arrêt immédiat et le retrait des troupes russes doit s’accompagner de la condamnation des agissements expansionnistes de l’OTAN et de l’exigence de retrait de nos pays respectifs de cette alliance qui constitue une menace de premier plan pour la paix mondiale. »
« Non, la guerre en Ukraine n’a pas commencé le 25 février dernier. Elle dure en réalité depuis huit ans et a fait plus de 13 000 morts (civils et militaires) dans les régions orientales du pays à majorité russophone. Au sein du camp, tout sauf homogène, de ceux que nos médias nomment les « séparatistes pro-russes », les communistes – d’Ukraine, de Russie et d’ailleurs – ont joué un rôle important. Ils ont également subi la répression et les manœuvres du Kremlin. L’article qui suit tente de retracer une histoire encore largement méconnue. »
Kazakhstan
« Organisation du traité de sécurité collective (OTSC, une alliance militaire qui, outre le Kazakhstan, regroupe l’Arménie, le Belarus, le Kirghizstan, la Russie et le Tadjikistan) »
« Au Kazakhstan, alors que la grande majorité des familles vivent avec l’équivalent de 300 dollars par mois en moyenne, une élite de super-riches concentre une grande partie des revenus tirés des richesses naturelles du pays. C’est un pays riche qui exporte du pétrole, du gaz et de l’uranium, mais qui contient également de grandes réserves de terres rares, de cuivre, de charbon et d’autres gisements non métalliques. »
« Au Kazakhstan, environ 60% de l’économie est entre les mains d’entreprises publiques (notamment par le biais d’une participation majoritaire), tandis que les entreprises privées opèrent souvent en tant que fournisseurs des entreprises publiques. C’est dans ce secteur privé que se concentrent les oligarques « créés » par le président Nazarbaev. »
« À partir de 2015, l’économie kazakhe commence à ralentir, compte tenu de la chute des prix des matières premières, comme le pétrole – une conséquence de la crise économique mondiale capitaliste qui explose en 2008, réduisant la demande de matières premières. »
« Vladimir Poutine a envoyé un signal clair au reste du monde : dans cette région d’Asie centrale, l’ancienne périphérie soviétique, les Russes sont toujours maîtres du jeu. Cette intervention rapide et efficace a montré la capacité de la Russie à soutenir les régimes alliés dans sa zone d’influence. Dans le même temps, le retrait progressif des troupes a montré que, pour la Russie, l’objectif n’est pas d’occuper, mais de maintenir une relation de tutelle militaire, en intervenant pour garantir la stabilité de la région dans son ensemble. »
« Le Kazakhstan dépend de l’accès au territoire russe pour pouvoir acheminer des produits tels que le pétrole, le gaz et l’uranium vers les marchés européens. L’élite politique et économique kazakhe parle russe, et environ 20 % de la population (quelque 3,5 millions de personnes) sont considérés comme ethniquement russes. »
Histoire
Intéressant article pour se rendre compte de ce que fut la « thérapie de choc » à la chute de l’URSS et le traumatisme pour le peuple russe. Soit le pillage organisé de l’économie russe au profit de quelques oligarques. Ceci sous influence américaine et sans trop se soucier de la… démocratie. L’Axe du bien on vous dit !…
« Eltsine rend possible une « thérapie de choc » radicale, mise en œuvre par des représentants de la génération montante des économistes néolibéraux russes »
« D’un système économique administré, la Russie passe brutalement à la liberté des prix et des changes, à la désindexation des salaires et aux privatisations massives. L’inflation et la chute vertigineuse des salaires réels entraînent la liquidation de l’épargne populaire. Le marché libère surtout l’informel, les trafics en tout genre, voire le troc, qui mène à une démonétisation de l’économie. Les salaires, qui constituaient encore 70 % des revenus des familles en 1991, n’en représenteront plus que 38,5 % en 1995 (4). Pour seules compensations, les Russes voient la fin des pénuries et, pour beaucoup, la possibilité de devenir propriétaires à peu de frais de leur logement (5). »
« Près de 80 % de la population tombe dans la pauvreté, ne disposant plus du minimum vital. »
«Eltsine gagne le soutien de l’armée et choisit le bain de sang. L’un des inspirateurs du néolibéralisme russe, l’économiste Illarionov, a récemment confirmé le caractère délibéré de la confrontation. Selon lui, le Parlement bombardé était « plus démocratique » que le gouvernement de l’époque (8). »
« Malgré l’effondrement, et grâce à la débrouille, beaucoup espéraient aussi, selon les formules ressassées à l’époque, sortir indemnes de cette « transition douloureuse mais nécessaire », accéder à une « vie normale et civilisée », ou même s’enrichir.
La distribution « à cent cinquante millions de Russes, bébés compris », de coupons de privatisation au moyen desquels ils pouvaient acheter les actions des entreprises a contribué à nourrir ces illusions. Devant les nécessités du présent, la plupart des bénéficiaires s’empressèrent de revendre leurs coupons, qui furent rachetés à vil prix par les directeurs des groupes industriels ou financiers et les réseaux criminels (9). »
« Les inspirateurs occidentaux du « choc » étaient notamment l’économiste suédois Anders Aslund et l’Américain Jeffrey Sachs. Les réformateurs moscovites bénéficiaient également, depuis 1987, des bons conseils de M. George Soros, « philanthrope » et investisseur, ainsi que des experts de la banque Goldman Sachs, impliquée dans de vastes activités spéculatives, ou du Français Daniel Cohen. Un rôle important revient aussi aux fondations, principalement américaines, qui avaient pénétré les lieux de recherche et la « société civile » : Carnegie, Ford, Rockefeller, Heritage, National Endowment for Democracy (NED), etc. »
« Jeffrey Sachs participa à de nombreuses réunions de l’équipe Eltsine entre 1991 et 1993, ne rendant compte de son activité qu’aux autorités américaines. »
« Selon Sapir, l’intégration de la Russie au jeu américain relevait d’un objectif stratégique : « Le soutien sans faille que l’administration Clinton apporta à Eltsine, de son coup de force contre le Parlement en 1993 à sa réélection douteuse en 1996 (…), le prouve. On oublie trop aujourd’hui que le déclenchement de la guerre de Tchétchénie, en décembre 1994, fut lui aussi très largement appuyé par le gouvernement américain (11). » La Russie représentait une source de profits importants pour la finance internationale. Experts occidentaux et libéraux russes agissaient de concert dans les domaines de la corruption, des détournements de fonds et du blanchiment d’argent (12). »
« L’appui enthousiaste de l’Occident n’en était pas moins calculé. Il faut rappeler que, au début des années 1990, les Etats-Unis espéraient voir la Russie devenir la locomotive de leur pénétration sur le continent eurasiatique. L’Ukraine et la Géorgie n’étaient pas encore les alliées privilégiées dans la région, ni le « refoulement » de la Russie explicitement à l’ordre du jour, même si son affaiblissement dans le Caucase, autour des routes du pétrole, se préparait déjà. »
« L’objectif de la nouvelle élite était de créer une classe de propriétaires, de façon à rendre tout « retour au socialisme » impossible. »
« Entre l’élection d’Eltsine à la présidence, en juin 1991, et la crise financière de 1998, le produit intérieur brut a chuté de près de 50 % ; les investissements, de 90 %. La production industrielle est tombée à 47,3 % de son niveau de 1990 ; celle de l’agriculture, à 58,1 %. Entre 1988 et 1994, l’espérance de vie pour les hommes a été ramenée de 64,8 à 57,3 ans. Malgré un solde migratoire positif, la Russie a perdu six millions d’habitants depuis 1991 (13). La revue médicale The Lancet, comparant en 2009 les évolutions de différents pays sortis du communisme, établissait une corrélation entre les privatisations massives, le chômage et la forte augmentation du taux de mortalité en Russie (14). En 1998, « l’hirondelle de la perestroïka », l’économiste Tatiana Zaslavskaïa, mesurait les effets sociaux catastrophiques des réformes mises en œuvre de 1992 à 1998 : entre 6 et 10 % de la population accaparaient 50 % des revenus et 70 à 80 % des richesses du pays, alors que beaucoup de familles vivaient dans des maisons en ruine ou ne mangeaient pas à leur faim (15). »
Fachos en Ukraine et en Russie
« Mais au-delà des considérations politiques du gouvernement de Kiev, les organisations d’extrême-droite, dont certaines sont ouvertement néo-nazies, sont un facteur important dans la situation. Non seulement elles ont gagné un certain poids politique et social depuis le mouvement de Maidan en 2014 (ce qui ne peut pas être analysé seulement à travers leurs faibles résultats électoraux), mais ces organisations ont acquis une expérience très importante dans les combats et l’entraînement militaire. »
« il est indéniable que cette extrême-droite armée va jouer un rôle politique dans le futur de l’Ukraine, quel que soit le résultat de la guerre en cours »
« « en juin 2015, le Canada et les États-Unis ont annoncé que leurs propres forces ne soutiendraient ni n’entraîneraient le régiment Azov, citant ses liens néonazis. L’année suivante, cependant, les États-Unis ont levé cette interdiction sous la pression du Pentagone ». Facebook, de son côté, vient d’assouplir la censure de certains contenus liés à la propagande du mouvement Azov. »
« Le mouvement Azov ainsi que d’autres organisations d’extrême-droite jouissent du soutien et de la bienveillance des autorités ukrainiennes elles-mêmes. Ils ont même des contacts importants au sein de l’appareil d’Etat comme l’ancien ministre de l’intérieur, Arsen Avakov, qui a démissionné l’été dernier qu’on soupçonne d’avoir été le chef du mouvement Azov. En ce même sens, l’autre mouvement important d’extrême-droite dans le pays est Pravi Sektor (Secteur Droit) dont le capitaine Dmytro Kotsyubaylo a été décoré comme « héros » par le président ukrainien lui-même. »
« Parmi ces oligarques on peut mentionner le magnat de l’énergie, Igor Kolomoïsky. Celui-ci a non seulement financé le régiment Azov, mais aussi les milices Dnipro 1 et Dnipro 2, Aidar et les Unités du Donbass. »
« Les références des organisations néofascistes ou d’extrême-droite nationaliste en Russie sont moins l’Allemagne nazie que l’impérialisme tsariste russe. Cela leur permet de jouer sur des symboles moins connotés, notamment en Occident. Mais ces courants sont tout aussi néfastes que les néonazis ukrainiens. »
« Début juillet 2016, le conseil municipal de Kiev décidait de rebaptiser l’avenue de Moscou « avenue Stepan-Bandera », du nom de ce nationaliste ukrainien très controversé (1909-1959). »
« Le 22 juillet, la Diète polonaise votait à son tour — à une écrasante majorité — une loi qualifiant les massacres de Volhynie, en 1943, de « nettoyages ethniques » et de « génocide ». Durant la seconde guerre mondiale, entre quarante mille et cent mille Polonais ont péri dans cette région aujourd’hui située dans le nord-ouest de l’Ukraine, « brutalement assassinés par des nationalistes ukrainiens », selon l’Assemblée polonaise. Les responsables de ces massacres n’étaient autres que les combattants de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), fondée par Stepan Bandera. L’UPA est aujourd’hui célébrée en Ukraine pour son combat en faveur de l’indépendance nationale. Elle s’était néanmoins rendue coupable de massacres de Juifs et de Polonais et s’était engagée un temps dans la collaboration avec l’Allemagne nazie. »
« Depuis les affrontements de début 2014 à Maïdan (la place de l’Indépendance à Kiev) et le renversement de l’ancien président Viktor Ianoukovitch, accusé d’être l’homme de Moscou, « Bandera est devenu un symbole de résistance face aux corrompus, au régime soutenu par la Russie ; un symbole qui dépasse son rôle de promoteur d’un exclusivisme ethnonationaliste. Il exprime désormais la loyauté envers l’État ukrainien », explique l’historien Serhiy Iekelchyk. »
« Le 9 mai 2015, lors des célébrations marquant la fin de la seconde guerre mondiale, le président Porochenko affirmait que les combattants de l’UPA avaient ouvert un « second front contre les nazis » (ce qui ne dura qu’un temps). Pas un mot, en revanche, sur les crimes de ces mêmes combattants, leur collaboration ultérieure, le rôle de l’Armée rouge ou de la lutte des partisans pour chasser les nazis. »
« Ex-militants de Troisième voie, du Bloc Identitaire ou du Parti de la France, adeptes de la quenelle… Sur le front, presque toutes les chapelles de l’extrême droite française sont représentées. »
«L’Unité Continentale a finalement été dissoute en janvier 2015. En juin de la même année, la DNR annonce « la suspension provisoire de l’accueil d’éventuels volontaires étrangers ». »
« Le comportement de certains Français a d’ailleurs été largement critiqué, jusque dans le camp séparatiste. »
« Philippe Migault, ancien journaliste au Figaro, aujourd’hui directeur de Recherche à l’IRIS explique à StreetPress, être venu – sur ses congés et à ses frais – « en compagnie de [ses] amis » Xavier Moreau et Nikola Mirkovic (1) Le premier, ancien officier parachutiste, reconverti dans l’intelligence économique en Russie, est au cœur – selon Mediapart – des réseaux russes de Marine Le Pen. Le second est membre de Solidarité Kosovo, une association satellite du Bloc Identitaire dans laquelle on trouve le patron du mouvement Philippe Vardon et son candidat putatif à la présidentielle de 2012, Arnaud Gouillon.
Sur place le trio rencontre Emmanuel Leroy, l’ex-megretiste fut aussi un temps un très proche conseiller de Marine Le Pen. Aujourd’hui il préside l’association Urgence Enfants du Donbass. Il n’est pas le seul représentant très politisé d’assos humanitaires : Nikola Mirkovic est membre de Vostok France Solidarité Donbass. Début Juin, un autre adhérent de cette structure fait le voyage en compagnie de Gilles Emmanuel Jacquet, représentant de l’association suisse Don paisible et contributeur du site du proche de Marine Le Pen, Xavier Moreau. »
« « La Droite Populaire et Thierry Mariani en tête ont toujours eu un positionnement différent sur la crise ukrainienne en ayant compris les véritables enjeux et les luttes d’influences en jeux (sic) entre l’impérialisme Etasunien et la Fédération de Russie, fidèle à défendre notre civilisation et la chrétienté. » »
« Ellul assume son soutien au « combat qui se mène là-bas contre une certaine forme d’impérialisme » »
« Deux français le secondent dans la surveillance des journalistes francophones. Dans un premier temps, c’est Laurent Brayard »
Svetlana Kissileva : « Cette francophone est l’un des principaux maillons qui lie l’extrême droite française et les séparatistes. Juste après les événements du Maïdan, elle participe à la création du site de « réinformation » Novorossia Vision et préside l’associaton parisienne Novopole, fondée par André Chanclu, ancien du Gud (syndicat étudiant d’extrême droite) et Alain Benajam, compagnon de route de Thierry Meyssan et président du Réseau Voltaire France. »
« Si ses engagements politiques antérieurs sont pour le moins fluctuants, il est aujourd’hui clairement sur une ligne d’extrême droite. Sur ses différentes plateformes, Erwan Castel fricote avec la fachosphère. Il relaie les émissions de TV Libertés, le site Egalité et Réconciliation, recommande de lire Jean Mabire, rend hommage à Brasillach ou au général putschiste Hélie Denoix de Saint-Marc. »
« Douguine a été très mis en avant par le régime poutinien pour justifier la guerre contre l’Ukraine en 2014, mais il a ensuite vu son influence considérablement réduite. »
« Douguine a laissé tomber les nombreux clins d’œil au nazisme qu’il fit, mais il demeure un fasciste. Un fasciste qui bricole son idéologie, en hybridant diverses références, un fasciste postmoderne c’est certain, mais c’est délicat à citer dans le débat français. »
« Marine Le Pen a certes défendu un temps un projet d’« union pan-européenne » incluant la Russie et formant une « communauté de civilisation ». »
« ur CNews l’an passé, Zemmour a repris l’idée qu’il faut « unir l’Eurasie dans un grand ensemble » selon sa formule. Mais on ne peut pas dire que son livre-programme de l’automne ait développé cette idée, il s’y contente de louer la « résistance » de la Russie à « l’impérialisme » de l’OTAN. »
« l’on retrouve ces radicaux d’extrême droite aussi bien dans le camp loyaliste que chez les séparatistes. »
« L’idéologie nazie promue par cette milice [Azov] n’a pas empêché l’ancienne unité paramilitaire d’être intégrée à la garde nationale ukrainienne fin 2014, la rattachant ainsi directement au ministère de l’Intérieur, pour pallier les faiblesses d’une armée régulière en pleine déliquescence. »
National
Fachos en France
« Macron était au centre des préoccupations de Rivarol le mois dernier. Dans un autre éditorial, Bourbon faisait du président « l’homme lige de la révolution arc-en-ciel » : les lobbies homosexuels et pro-avortement qui lui donnent des boutons. Et de la transidentité, qu’il a évidemment en horreur puisqu’il s’agit « d’une volonté satanique de détruire la famille, la société, l’individu dans son intimité la plus profonde ». »
« Chez Présent, on demande la réhabilitation d’un fasciste collaborateur farouchement antisémite. »
Conspis (courrier des lecteurs)
Des infos délirantes provenant de l’extrême droite (comme souvent) circulent. Elles ont été inscrites en commentaire de l’une de nos publications Facebook. Merci à un autre de nos lecteurs pour avoir répondu quant à la provenance nauséabonde de cette information. Au passage : se méfier de toutes les propagandes.
Un lecteur :
La guerre lancée par les Russes est finie https://infovf.com/…/des-laboratoires-americains-guerre… Xavier Moreau dit victoire fulgurante de la Russie. Les laboratoires de guerre biologique en Ukraine attaqués. Les médias officielles font de la propagande de guerre contre la Russie.
Un autre lecteur :
https://www.conspiracywatch.info/xavier-moreau
Xavier Moreau, un facho pro-poutine qui était sur les listes FN/RN et relayé par les réseaux CIVITAS (catho traditionaliste) et égalité & réconciliation (carrément fasciste pur jus)… Merci de « l’info », on passera…
« Le territoire que l’on nomme aujourd’hui France était jusqu’à très tard, une simple juxtaposition de peuples qui ne partageaient rien. Le Moyen Âge est d’ailleurs l’une des périodes favorites de l’extrême-droite européenne et particulièrement française : ils réactivent une période médiévale fantasmée, viriliste et violente. »
« L’histoire ne sert que de prétexte à Zemmour, elle n’est qu’un outil politique, que ce qu’il raconte soit vrai ou faux n’a finalement que peu d’importance. Dans ces moments où tout semble s’accélérer, la passion politique l’emporte sur la raison historique. Dans ce match face à Eric Zemmour, le combat par l’histoire est donc important mais doit impérativement s’articuler à un combat politique et militant puissant pour mettre hors jeu ce représentant d’une bourgeoisie néo-fascis(an)te. »
LES HISTORIENS DEBUNKENT ZEMMOUR
Le tract Gallimard « Zemmour contre l’histoire » en vidéo. Toutes les conneries qu’il raconte démystifiées :
« Un collectif d’historiennes et d’historiens répondent aux manipulations de l’histoire que fait Eric Zemmour »
Médias racistes
Gilets Jaunes
« Les manifestants, qui ont déclaré leur intention en préfecture et ont en retour reçu l’autorisation de se rassembler, se disent parfaitement conscients de la gravité de la crise ukrainienne.
Mais nous savons aussi qu’avant cette triste guerre le carburant explosait déjà, et mettre ceci sur le dos de la situation ukrainienne fait mieux passer la pilule, mais pas pour nous ! Les conséquences des sanctions prises par la France, l’Europe et l’OTAN nous pénalisent directement nous citoyens Français, et ceci n’est plus tenable pour des millions de personnes. »
Présidentielle 2022
Pécresse ou le pire de la tactique politicienne opportuniste : elle est prête pour tenter misérablement d’être élue et de faire exister son parti à reprendre la lie de la rhétorique et propositions d’extrême droite, dans une surenchère raciste, réactionnaire et un autoritarisme sécuritaire.
Pécresse/Zemmour : la même soupe !
Le faf à faf : qui sera le plus ignoble ?
Roussel
Hidalgo et Le Pen tenantes de l’ordre bourgeois !
Jadot : magnifique !
Courrier des lecteurs
Suite à la publication de la vidéo ci-dessus qui a beaucoup fait réagir sur notre page Facebook et dont la tonalité générale est : Jadot est complètement déconnecté, a raté sa vocation… de comique.
Un lecteur :
Il est « hors sol » ce type…
Ça fait longtemps que la plupart des gens lavent en heures creuses, qu’ils limitent leurs sortis, qu’ils baissent la consigne de chauffage, qu’ils regardent au plus près leur budget…
Et là on arrivée au bout des économies possible !!!
Franchement il est insultant envers nous !!!
Notre réponse :
Oui l’écologie doit être sociale sinon rien !
Par exemple : un grand plan de l’État pour mieux isoler les « passoires thermiques » (souvent des plus pauvres) serait écolo et ferait faire des économies aux gens, leur ferait avoir un meilleur cadre de vie. Mais l’écologie bourgeoise de Jadot c’est plutôt de culpabiliser les gens, faire reposer sur la responsabilité individuelle, les « petits gestes que chacun peut faire », ce genre d’inepties… Sans jamais s’attaquer aux grands intérêts financiers et industriels.
Quand la calomnie tient lieu de discours politique… Il ne faut pas s’étonner qu’avec ce genre de mensonges des gens voient de plus en plus la politique que comme de basses manœuvres politiciennes et s’en détournent pour l’abstention !…
Micron
L’éternel retour ! #Macron #egalitefemmeshommes #MacronNousPrendPourDesCons #MacronDegage #Macron2022
MASCARADE
Le grand débat permanent !
#MacronDehors #Macron #Macron2022
« La révolution Macron a bel et bien commencé sous Hollande. Entre le social démocrate et le libéral social, pas de point de rupture, juste une inflexion… à droite, et un changement de méthode. »
Corbière
Les vautours rôdent…
TEMPÊTE DANS UN VERRE D’EAU
« cette information était disponible dans la presse, notamment dans un article d’Europe1 »
« Par ailleurs,Le Monde est allé plus loin que l’élu insoumis et que l’article d’Europe 1 sur lequel il se basait, évoquant ce mercredi l’envoi de missiles Milan. “Quelques dizaines”, détaille le quotidien du soir, citant des “sources diplomatiques”. »
La fin de l’article est ridicule : « si l’élu insoumis n’a pas trahi un secret-défense auquel il n’a pas (théoriquement) eu accès, il a toutefois entravé les efforts de discrétion publique auxquels la France s’astreint dans ce dossier sensible. » Et l’état de la presse inquiétant…
Analyse
« En clair, avoir un candidat de gauche au second tour replacerait les enjeux sociaux et écologiques au cœur du débat tout en établissant un rapport de force sur les questions économiques et la préservation du modèle français. Cela ouvrirait la voie à une opposition forte au parlement.
Inversement, la présence d’un candidat d’extrême droite au second tour garantirait l’invisibilité de ces thèmes et risquerait de provoquer l’absence des forces politiques de gauche au Parlement pour les cinq années à venir. Ce scénario encouragerait Macron à gouverner toujours plus à droite et de manière toujours plus autoritaire. »
Analyse
« Selon un sondage IFOP commandé par L’Humanité en novembre 2020[2], deux tiers des Français nés après la chute du mur de Berlin estiment qu’il est « possible de construire une société basée sur la coopération et le partage des richesses et des pouvoirs ». Trois quarts jugent que « les salariés et les travailleurs devraient pouvoir décider des choix de leurs entreprises ». 78% pensent que « des secteurs comme la santé, l’éducation ou le logement ne devraient pas être soumis à la concurrence et à la compétition économique ». Enfin, 83% soutiennent que « la lutte des classes est toujours une réalité aujourd’hui ». De tels chiffres collent difficilement avec le diagnostic médiatique sur la jeunesse « qui se droitise ». Ils témoignent surtout d’un potentiel anticapitaliste qui ne demande qu’à fleurir. »
« Pour en revenir au sondage administré par l’IFOP aux Français de moins de 30 ans, ces derniers sont 72% à estimer que le communisme « n’est pas une idée d’avenir ». Lorsqu’on leur demande à quels mots ils associent spontanément celui de communisme, « dictature » et « échec d’une idéologie » arrivent avant « égalité » et « partage des richesses ». Que faire de ces données contradictoires, qui indiquent une forme d’attachement aux idées communistes mais un net refus d’assumer l’identité communiste ? Une interprétation plausible serait d’affirmer que le communisme reste d’actualité mais qu’il est désormais contraint de se présenter sous un autre nom ; d’où, par exemple, le récent engouement pour les « communs ». »
William Morris : « Les hommes combattent et perdent la bataille, et la chose pour laquelle ils ont lutté advient malgré leur défaite. Quand elle advient, elle se révèle être différente de ce qu’ils avaient visé, et d’autres hommes doivent alors combattre pour ce qu’ils avaient visé, sous un autre nom »
« La classe ouvrière ne désigne qu’une fraction du prolétariat. Celui-ci se réfère aux individus contraints de vendre leur force de travail pour subvenir à leurs besoins (ce qu’on appelle aujourd’hui le salariat) tandis que celui-là vise un secteur professionnel particulier, lié aux usines et à l’industrie. »
« Les mésaventures du communisme sont donc liées au déclin du sujet qui l’a porté durant un siècle et demi : la classe ouvrière. »
« Ce qui a disparu, ce n’est donc pas la classe en soi, c’est plutôt une certaine idée qu’elle se faisait d’elle-même et de son unité, par-delà les divisions nationales et corporatistes. »
Antonio Gramsci : « Le prolétariat peut devenir la classe dirigeante et dominante dans la mesure où il parviendra à créer un système d’alliances de classes qui lui permettra de mobiliser contre le capitalisme et contre l’Etat bourgeois la majorité de la population laborieuse »
« Au nom de l’épanouissement individuel, Marx s’élève ainsi contre un « communisme encore très grossier et irréfléchi », qui conduit au « nivellement » égalitaire, à la « négation de la personnalité » et à des absurdités telles que la « communauté des femmes » (en remplacement du mariage). »
« Le communisme est-il possible à l’échelle locale, tel un ilot d’égalité au milieu d’un océan capitaliste ? Ou sa viabilité exige-t-elle d’emblée qu’il soit instauré au niveau national, voire mondial ? Et quid de l’usage de la violence ? S’emparer de l’Etat, certes, mais par la voie électorale ou par la voie insurrectionnelle ? Réforme ou révolution ? Au cœur du débat stratégique, on trouve aussi la question de savoir si les réformes sociales (congés payés, limitation du temps de travail, sécurité sociale, etc.) signifient qu’on abandonne le projet d’édifier une société communiste, qu’on se contente d’un capitalisme moralisé, ou si, au contraire, ces réformes sont un avant-goût du monde à venir, une forme de déjà-là communiste ? »
« Le terme de « communisme » souffre aujourd’hui d’une évidente confusion liée à l’histoire politique du XXe siècle. Ainsi, le Parti communiste français peut sans sourciller célébrer avec emphase les 150 ans de la Commune de Paris et, quelques semaines plus tard, féliciter sans la moindre réserve, à l’occasion de son centième anniversaire (juillet 2021), le Parti communiste chinois pour l’œuvre qu’il a accomplie : le même terme peut-il encore renvoyer à deux événements aussi radicalement contraires ? » (Pierre Dardot et Christian Laval) »
Histoire
« La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les conditions de la production, c’est-à-dire tous les rapports sociaux. Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social et cette insécurité perpétuelle distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes. Tous les rapports sociaux traditionnels et figés, avec leur cortège de conceptions et d’idées antiques et vénérables, se dissolvent, ceux qui les remplacent vieillissent avant même d’avoir pu s’ossifier. Tout ce qui était stable et solide part en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont enfin forcés de regarder leurs conditions d’existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés ». (Marx et Engels, Le Manifeste du parti communiste.)