Marre des idées d’extrême droite qui se répandent dans les médias et particulièrement dans ceux de Bolloré (C News, Europe 1 etc.) ?
Qui ciblent les réfugiés, les immigrés ou enfants d’immigrés, les musulmans, les jeunes de banlieue évoqués toujours comme délinquants – ainsi que ceux qu’ils appellent les « assistés » ! Marre de leur fantasme de « tyrannie des minorités » et d’« impérialisme woke » (Mathieu Bock Côté), de leur théorie raciste et complotiste de « Grand remplacement » qui s’installe dans le débat public (chose qui aurait été inimaginable il y a encore quelques années, un Renaud Camus n’aurait pas été invité…) ? Marre de voir squatter les plateaux télé, de chaînes d’info en continu par des intellectuels organiques réactionnaires de la bourgeoisie ? Une chose est sûre, ils ne dérangent jamais les intérêts des puissants… Et pour cause ! Ce sont ces derniers qui les embauchent ! Marre de la concentration capitalistique dans les médias extrêmement dangereuse pour la démocratie, ou ce qu’il en reste ! Marre marre marre ! Il faut le dire. On ne peut plus se permettre de le taire, la situation est trop dangereuse, cela reviendrait à cautionner. Les Gilets Jaunes doivent s’engager non seulement contre Macron, mais aussi contre l’extrême droite et ses idées, largement véhiculées par la propagande médiatique quotidienne, le choix des sujets traités par ces médias des milliardaires, relayés par des hommes et femmes politiques complaisants. Ça ne peut plus durer.
Heureusement, il faut croire que le bourrage de crâne ne nous détourne pas totalement de préoccupations économiques et écologiques qui nous touchent au quotidien.
Ainsi, un sondage Ipsos de février 2022 révélait que les 3 préoccupations des Français en vue de la présidentielle étaient :
- le pouvoir d’achat : 52 %
- le système de santé : 30 %
- l’environnement : 29 %
Si les grands médias pouvaient ouvrir leurs JT par ces chiffres… L’extrême droite – du néo-fascisant Zemmour à la petite mémère des peuples Le Pen (qui tente de se dédiaboliser à grands coups de chatons) à la versaillaise Pécresse qui n’a rien trouver de mieux à faire que de faire sienne la théorie paranoïaque du « Grand remplacement », singeant ainsi le réhabilitateur de Pétain, croyant lui piquer des voix probablement – serait peut-être moins élevée dans les sondages (qui valent ce qu’ils valent mais tout de même!). Et les partisans de l’ordre que sont Dupont-Aignan, Philippot ou encore Asselineau de récupérer aussi la grande et belle idée de liberté ! Sans oublier de lui ajouter une petite touche complotiste… Misère ! Rien que d’écrire tout cela nous paraît surréaliste voire grotesque.
On pourrait en rire si la situation ne risquait pas à terme d’amener au pouvoir ces nationalistes identitaires qui comme Macron et sa clique, sont des néolibéraux-autoritaires. C’est à dire qu’avec eux, économiquement rien ne changera, les pauvres le resteront, les riches continueront de se gaver ! Et pour assurer cet ordre social inégalitaire et écocide, ils n’hésiteront pas à envoyer leur police, décidément au service du capital, comme lors du soulèvement des Gilets Jaunes. Alors encore une fois : mobilisons nous pour l’égalité et non l’exclusion, aspirons à l’émancipation collective, à notre liberté et si nous avons retrouvé la fraternité sur les ronds-points, continuons à défendre cette valeur et à nous entraider.
Appel du collectif StopBolloré signé notamment par de nombreux médias indépendants
Presse écrite, radios, chaînes de télévision, maisons d’édition de livres, agences de communication, jeux vidéo, instituts de sondage, salles de spectacle… en quelques années, Vincent Bolloré a constitué un empire médiatique tentaculaire au service de ses ambitions idéologiques réactionnaires. Rien que dans le monde de l’édition, il possédera bientôt plus de 70% des livres scolaires, la moitié des livres de poche, une centaine de maisons d’édition, avec un quasi-monopole sur la distribution des livres. Cette concentration de médias est sans précédent dans notre histoire. Elle renverse les principes démocratiques garantis depuis la Seconde Guerre mondiale, et tous les progrès de la liberté de la presse, du droit d’informer et des médias. Sous nos yeux incrédules se déroule une révolution rétrograde qu’il est urgent d’empêcher. Depuis la Libération, il est pourtant acquis que l’information n’est pas un objet commercial mais un instrument de culture. Il est entendu qu’elle ne peut remplir sa mission que « dans la liberté et par la liberté ». Il est clair qu’elle est libre quand elle ne dépend « ni de la puissance gouvernementale ni des puissances d’argent mais de la seule conscience des journalistes et des lecteurs » (déclaration des droits et des devoirs de la presse libre, 1945). Cette tradition démocratique, essentielle à l’État de droit, est aujourd’hui menacée. Le pluralisme du débat n’a plus de sens lorsqu’un groupe concentre autant d’organes d’information et d’édition sous sa fortune et ses ordres. La liberté des journalistes et des auteurs n’existe plus lorsque les rédactions et les maisons d’édition sont ainsi mises au pas. Quel sens y a-t-il à parler d’indépendance d’une information soumise à la volonté d’un seul homme ? Auditionné par les sénateurs, Vincent Bolloré a prétendu que ses motivations n’étaient pas politiques mais strictement économiques. Pourtant, une idéologie mortifère est martelée chaque jour dans ses médias. Le paroxysme est atteint sur C News, où la polémique outrancière tient lieu de débat, le choix des invités fait fi du pluralisme, et la ligne éditoriale montre une obsession pour les thèmes d’extrême-droite. La chaîne devient le lieu de diffusion de discours haineux, racistes, homophobes, sexistes, celui de la promotion d’entrepreneurs identitaires, de l’incitation à la violence, celui de la banalisation du complotisme, du négationnisme climatique, finalement celui du triomphe du préjugé contre la science et la vérité. En rupture avec toute déontologie journalistique, il ne s’agit plus d’informer les citoyens mais de transformer les esprits. Pour parvenir à ses fins, Bolloré emploie les méthodes qui ont fait sa réputation dans le milieu des affaires : casse sociale et management par la terreur. Combien de journalistes licenciés dans ses médias pour avoir osé exercer leur liberté professionnelle ? Combien d’auteurs privés de publications ? Combien d’intimidations via des poursuites judiciaires abusives ? L’empire Bolloré est cette entreprise visant à utiliser le pouvoir économique, pour asservir l’information, en vue d’acquérir le pouvoir politique et d’instaurer une hégémonie liberticide et antidémocratique. Le collectif StopBolloré, né de la volonté d’un front de la société civile, en défense de la démocratie et de l’État de droit, est déterminé à dénoncer et à entraver ce processus. Rendez-vous le 16 février 2022.
« Le collectif #StopBolloré, né de la volonté d’un front de la société civile, en défense de la démocratie et de l’État de droit, est déterminé à dénoncer et à entraver le processus de concentration des médias. »
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Vidéos sur le sujet relayées dans nos revues de presse
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Le Système B. L’information selon Vincent Bolloré. – REPORRTERS SANS FRONTIÈRES
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Zemmour n’est qu’un début. Le projet Bolloré – OSONS CAUSER
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Le contrôle des médias : un champ de bataille décisif pour l’élection présidentielle – LE VENT SE LÈVE
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Concentration des médias : les milliardaires menacent la démocratie – BLAST
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Les médias font-ils les élections ? – avec Paul Moreira, Laurent Mauduit et Marc Endeweld – QG
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À l’air libre (166) La presse indépendante contre les vents mauvais – MEDIAPART
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Comment les milliardaires « fabriquent » nos présidents – LE MÉDIA
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Manipulation des médias : l’autre arme de Bolloré – LE MÉDIA
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Ep.02 | Le MONDE, Macron agent double – OFF INVESTIGATION
Articles sur le sujet relayés dans nos revues de presse
Concentration capitalistique dans les médias : un danger démocratique !
La fameuse carte de la répartition (concentration) capitalistique des médias en France par Le Monde diplomatique et Acrimed. Ou l’extension toujours plus grande de la propriété de milliardaires sur les grands médias français avec dans cette mise à jour, la percée significative de Bolloré ajoutant Europe 1, Paris Match, RFM, Virgin Radio (même s’il ne possède que 27 % du groupe Lagardère…) à sa besace déjà pleine du groupe Canal+ (Canal+, Cnews, C8, Cstar) et Prisma Media (Femme Actuelle, Télé Loisirs, Voici, Gala, National Goegraphic, Geo, Harvard Business Review, Capital, Management). Sans compter qu’il possède aussi l’agence de publicité Havas et Éditis (édition) et met en place une OPA sur le groupe Lagardère et donc sur Hachette (numéro 3 mondial de l’édition). Inquiétant quand on sait que « la part de marché conjuguée d’Hachette et d’Éditis atteint 71 % dans le parascolaire, 63 % dans le dictionnaire ou 54 % dans le Livre de Poche ». Mais Arnaud Lagardère, président directeur général du groupe Lagardère, ne semble pas s’inquiéter de la dérive droitière apportée par le milliardaire breton. Il déclarait le 5 septembre 2021 dans le JDD : « pour Europe 1, c’est une bénédiction d’avoir Vincent Bolloré ». Ce contrôle de plus en plus grand de l’ultra-réactionnaire Bolloré (qu’on pourrait même qualifier d’extrême droite) dans les médias est dangereux pour un débat « démocratique » sain. D’autant plus qu’il a choisi son candidat pour la Présidentielle, converse régulièrement avec lui… (Voir l’article de M, Le magazine du Monde par Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin) On vous laisse deviner lequel… Il a ainsi mis CNews et Europe 1 surtout, comme organes de propagande pour son poulain. Sans compter que Bolloré lorgne sur Le Figaro déjà bien à droite !
Source des citations : OPA de Bolloré sur Lagardère : pourquoi c’est un séisme dans les médias et l’édition – TÉLÉRAMA
Fin 2022 s’annonce la fusion TF1/M6, concentration s’il en est, même si la Loi obligera le nouveau groupe à ne pas posséder plus de 7 chaînes de la TNT. L’opération semble avoir les faveurs du CSA et de Macron voulant contrebalancer le pouvoir grandissant de Bolloré. Ainsi Mediapart écrivait : « Sans explication, au dernier moment, l’Élysée a décidé de ne pas renouveler Isabelle de Silva à la présidence de l’Autorité de la concurrence. Son opposition au projet de rapprochement TF1-M6 est donnée comme le principal motif de son éviction. L’institution est aussi perçue comme un obstacle à la création des champions nationaux chers à Emmanuel Macron. » (Le coup de force de Macron contre l’Autorité de la concurrence – MEDIAPART)
« Cette fusion ne m’inquiète pas, a assuré la ministre de la culture, Mme Roselyne Bachelot, le 30 août dernier sur France Info. Nous avons besoin de groupes forts dans l’audiovisuel privé qui assurent des programmes gratuits de qualité […]. Si certains ont qualifié cela de géant, ça reste au niveau international des nains de l’audiovisuel. ».
La ministre ne semble pas s’inquiéter des risques de licenciements inhérents aux fusions ni de la dégradation des programmes du fait notamment de la pression exercée par les journalistes consécutive à l’insécurité de leur emploi ! On part déjà pas de très haut en gamme, c’est le moins que l’on puisse dire…
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VINCENT BOLLORÉ, EMPEREUR DES MÉDIAS AU PAYS DE LA COMPLAISANCE – Le Vent Se Lève
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DANGER SUR LA LIBERTÉ DE LA PRESSE , les médias indépendants menacés : Nantes Révoltée (signez la PÉTITION DE SOUTIEN), Cerveaux Non Disponibles… Qui sera la prochain ?
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Candidats mentionnés dans les médias : à droite toute ! – ACRIMED
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Bolloré : la commission d’enquête se mue en café du commerce – MEDIAPART
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VINCENT BOLLORÉ, OLIGARQUE TRICOLORE – Arrêts sur images
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Médias : la commission d’enquête ménage aussi Bernard Arnault – MEDIAPART
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Censures, sexisme et concentration : l’empire de Bolloré se porte bien – ACRIMED
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ENQUÊTE. Présidentielle : Vincent Bolloré roule-t-il pour Éric Zemmour ? – OUEST FRANCE
Danger censure : le milliardaire réactionnaire Vincent Bolloré a encore frappé !
Le média Off Investigation fondé par Jean-Baptiste Rivoire, à peine créé est déjà attaqué en justice par Vincent Bolloré qui multiplie les « procédures bâillon » contre les journalistes qui osent un tant soi peu le critiquer, lui et son empire économique en Afrique (gestion des ports) et de médias (concentration inquiétante pour la démocratie, d’autant plus que par CNews il fait campagne pour un candidat de l’extrême droite maurassienne…). Il attaque donc ce journaliste qui s’occupait de l’investigation à Canal+ où il « fit le ménage » à son arrivée en supprimant l’émission Spécial Investigation de J.B. Rivoire qui lui déplaisait car allant à l’encontre de ses intérêts économiques, critiquant de fait ou potentiellement des annonceurs de la chaîne ou en passe de l’être. Il supprima aussi le Zapping, Les Guignols de l’info etc. , ce qui amena son lot de licenciements, comme à CNews qu’il reprit d’une main de fer pour amener à terme cette ligne d’extrême droite réactionnaire pour dire le moins, où l’on peut discuter du Grand Remplacement entre bonnes gens, bien tranquillou, sans que le CSA n’y trouve trop rien à redire. Était ainsi invité son théoricien, l’antisémite Renaud Camus…
J.B. Rivoire resta donc sans affectation pendant 5 ans puis finit par trouver un arrangement pour partir : « Ce qui est attaqué par Bolloré (…), c’est la transaction de départ signée entre Canal+ et Jean-Baptiste Rivoire le 15 février dernier. L’ultime étape de la passe d’armes judiciaire de cinq ans entre le journaliste et son ancien employeur. [Ainsi,] (…) le reporter n’a pas le droit de prononcer des propos “inexacts ou diffamatoires” qui pourraient nuire au groupe Canal+ et assimilés ainsi qu’à leurs dirigeants. » SOURCE : https://m.huffingtonpost.fr/…/bollore-attaque-le…/
Vous pouvez ici revoir les propos tenus par le journaliste d’investigation chez Reporters sans frontières pour lesquels il est aujourd’hui attaqué par Canal Bolloré.
Sans votre soutien, pas d’investigation indépendante juste une presse aux ordres
Vincent Bolloré n’a vraiment, mais alors vraiment pas envie que vous regardiez ce que l’ex-chef adjoint de la défunte émission d’investigation de Canal+, Jean-Baptiste Rivoire, disait à Reporters sans frontières à propos de son rapport malsain aux médias qu’il rachète. Il l’assigne aux prud’hommes pour le faire taire : https://www.arretsurimages.net/…/canal-veut-a-nouveau…
« Avant même d’auditionner les acteurs en présence, M. Roch-Olivier Maistre, le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), ne laisse aucun mystère sur l’issue de l’examen collégial — qui devrait intervenir début 2022 : il est selon lui « naturel, en tout cas compréhensible » que certains acteurs de l’audiovisuel français se « mettent en ordre de marche » pour « développer leur capacité d’investissement et préserver une forme de souveraineté culturelle », déclare-t-il le 7 septembre. « C’est dans un esprit d’ouverture et de compréhension que le régulateur aborde ces opérations de rapprochement. » »
Source des 2 extraits : Fusion TF1-M6, pour lutter contre Netflix ? – LE MONDE DIPLOMATIQUE
Dans l’article ci-dessus on apprend aussi que « M. Didier Casas, secrétaire général de TF1 […] avait participé activement à la campagne de M. Emmanuel Macron en 2017 »… Décidément, le monde est petit…
En clair, la concentration capitalistique dans les médias est encouragée par l’Élysée qui ni voit pas le mal, surtout si avec la fusion TF1/M6 elle lui permet de contrer l’offensive politique de Bolloré.
On a beau chercher des précédents, on n’en trouve guère que dans l’entre-deux-guerres, quand en 1922, Le Figaro est racheté par François Coty (1874-1934), un homme d’affaires qui a fait fortune dans l’industrie du parfum. Violemment anticommuniste, tout aussi violemment antisémite, François Coty (de son vrai nom, Joseph Marie François Spoturno) enrôle donc le journal qu’il vient d’acheter dans ses campagnes politiques. Admirateur forcené de Benito Mussolini (1883-1945) qui vient de prendre le pouvoir en Italie, François Coty inonde aussi d’argent l’Action française, mais finit par se fâcher avec le mouvement monarchiste.
« Tout commence au printemps 2014. BeIN Sports, la chaîne qatarie, s’apprête à rafler l’intégralité des droits de la Ligue 1 de football. Canal +, dont c’est l’un des principaux produits d’appel, est en danger de mort. Or Vincent Bolloré, dont l’amitié avec Nicolas Sarkozy est notoire, vient de faire main basse sur la chaîne cryptée, via Vivendi. En avril 2014, Hollande reçoit, en secret, Rodolphe Belmer et Bertrand Meheut, les patrons de Canal+, venus exposer leurs craintes. Le président va se démener. »
Les deux auteurs cèdent alors la parole à François Hollande : « On a sauvé Canal, nous confie-t-il alors. J’ai reçu discrètement Belmer et Meheut. J’ai appelé l’émir du Qatar, je lui ai dit : “Vous allez venir en France en juin, on vous a défendus par rapport aux Saoudiens, on est à vos côtés, mais là, qu’allez-vous faire sur les Rafale ? Il y a aussi l’histoire du foot… Je souhaite qu’il y ait un partage.” »
Dans ces propos sidérants, il y avait donc en fait deux scandales en un. D’abord, cela suggérait que l’appel d’offres de la Ligue pour les droits TV de Ligue 1 pour la période 2016-2020 aurait pu avoir été truqué ou biaisé, à l’initiative même du chef de l’État. Avec en bout de course un partage des droits entre la chaîne qatarie et Canal+, et de moindres recettes pour la Ligue de football professionnel (LFP) de l’ordre de 100 à 150 millions d’euros, et peut-être même plus. Mais dans ce scandale, il y en avait donc un autre en amont : visiblement, si François Hollande a dérogé à toutes les obligations d’impartialité de sa charge, c’était pour venir en appui de Vincent Bolloré qui, au même moment, prenait le contrôle de Vivendi, et donc bientôt de Canal+ et d’ITélé.
« Pour Le Figaro, ou du moins pour les hiérarques qui l’animent, le passage du journal dans la galaxie Bolloré, et son ancrage de plus en plus net à l’extrême droite, ne constituerait pas du tout un séisme, tout au contraire. Car, depuis au moins 2012, la droite radicale dispose de nombreuses entrées au sein du journal. Comme Mediapart l’avait raconté en son temps, au lendemain de la défaite de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle, Serge Dassault a poussé vers la sortie Étienne Mougeotte, qui dirigeait la rédaction, et nommé à sa place Alexis Brézet, qui a fait ses classes à Valeurs actuelles et qui a défendu par la suite les thèses de la droite radicale à la tête du Figaro Magazine. »
« Il y a donc eu pendant longtemps des passerelles entre Serge Dassault et l’extrême droite. Mais des passerelles discrètes, presque cachées. Le fait que Serge Dassault ait installé en 2012 à la tête du Figaro une nouvelle figure de la droite radicale a donc changé la donne. D’autant que de nombreux autres chroniqueurs, clairement ancrés à l’extrême droite comme Ivan Rioufol, deviennent à l’époque les têtes de gondole du journal et le représentent dans les débats incessants des chaînes d’info en continu. »
« (lire « À Canal+, Vincent Bolloré censure un documentaire sur le Crédit mutuel »). »
« La consigne de laisser-faire vaut donc clairement pour le rachat de M6 par TF1, mais cela crée une jurisprudence dont Vincent Bolloré pourrait se prévaloir pour son raid sur Le Figaro. »
Censure
Danger pour la démocratie !
La concentration capitalistique dans les médias s’accélère : les grands médias appartiennent aux plus riches et en de moins en moins de mains, avec bientôt la fusion entre TF1 et M6. Bolloré, propriétaire du groupe Canal (Canal+, CNews, C8 etc.) étend son empire médiatique : OPA sur le groupe Lagardère avec le rachat du groupe Prisma Media (Capital, Femme actuelle, GEO, Télé Loisirs, Voici, etc.), mainmise sur Europe 1 avec imposition d’une ligne réactionnaire ainsi que sur Paris Match et le JDD dont l’ancien directeur des rédactions Hervé Gattegno semble avoir fait en partie les frais de son «antizemmourisme ». L’extrême droite sert les riches, à n’en pas douter et Bolloré a choisi son champion : son ancien employé sur CNews, Zemmour. En effet, Macron avait été promu par Xavier Niel (Le Monde), Bernard Arnault (Le Parisien, Les Échos) et par Lagardère (Paris Match) par l’entregent de Mimi Marchand. C’est entre autres ces milliardaires-là qu’il aide en retour avec une politique fiscale avantageuse aux plus riches (suppression de l’ISF sur les valeurs mobilières, flat tax, CICE passé en baisse de charges patronales, baisse de l’impôt sur les sociétés etc.). Bolloré, catholique intégriste à l’idéologie réactionnaire s’offre une influence médiatique mais aimerait bien avoir aussi sa part du gâteau, les faveurs du pouvoir politique et ainsi répandre plus encore ses idées d’extrême droite et voir celle-ci arriver au pouvoir.
Quand des milliardaires (ou millionnaires enfin les riches quoi !) reçoivent des aides d’État à la Presse : Bernard Arnault, l’une des 3 plus grandes fortunes mondiales, pour Les Échos et Le Parisien (24% soit 16,8 millions d’euros). Combien a t-il touché pour L’Opinon dont il est actionnaire ? Le vendeur d’armes Dassault pour Le Figaro (8%), Patrick Drahi pour Libération et L’Express (7%), Xavier Niel pour Le Monde (7%), la famille Hutin pour Ouest France (4%), Lagardère pour Hachette (2%). Ceci sur un pactole de 87 millions d’euros d’aides directes à la presse accordés en 2019.
Et après ça on peut voir sur la chaîne d’infos en continu d’extrême droite CNews un Pascal Praud s’indigner hypocritement que France Inter et le service public de l’audio-visuel s’adonneraient sans vergogne à une propagande acharnée (supposément partout et en permanence islamogauchiste, WOKE etc. ) alors que ce sont « nos impôts » qui les financent !…
Évidemment, jamais sur sa chaîne ne sont abordées les méthodes brutales de son principal actionnaire Vincent Bolloré, ni la propagande réactionnaire, islamophobe voire raciste qui y est distillée à longueur de journée.
Ce texte est paru dans notre revue de presse au 25/10/2021 particulièrement consacrée à Bolloré
Découvrez aussi tout le travail de Claire Sécail chercheuse CNRS
« Voici la synthèse des premiers résultats de l’étude sur le traitement de la campagne présidentielle 2022 dans les émissions de Cyril #Hanouna. On se concentre ici sur la « pré-campagne » (automne 2021), plutôt chargée… 😉 »
[…] Stop propaganda ! […]
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